Annoncée pour le mercredi 19 mai, la réouverture des cinémas se profile. A Strasbourg, l'Odyssée se prépare à rallumer les projecteurs après six mois d'écrans noirs. Une réouverture dans le respect des mesures sanitaires et bien plus encore. Le cinéma s'est doté de purificateurs d'air.
Six mois d'absence. La coupure a été longue. Mais les salles obscures vont pouvoir retrouver la lumière et surtout les cinéphiles. Leur réouverture est prévue le 19 mai mais sous conditions. Les cinémas ne pourront accueillir plus de 35% de leur capacité habituelle. A Strasbourg, l'Odyssée se dit prêt.
Si le directeur, Faruk Günaltay, se réjouit de retrouver les fidèles du 7e art, il n'en est pas moins inquiet. "Nous serons encore sous couvre-feu à 21h. Et si on ajoute la limitation des jauges, la concurrence des terrasses, tout cela va sans doute impacter la fréquentation de nos salles", réagit-il. Et pour faire face à cette réouverture "compliquée", le directeur a décidé d'installer dans les deux salles et les autres espaces sept purificateurs d'air. Un investissement de 25.000€. On n'est jamais trop prudent.
Pourquoi des purificateur d'air dans les salles de cinéma ?
Faruk Günaltay est parti d'un constat. "On sait que la contagiosité en espace clos est de 98% par aérosol". Alors pour renforcer davantage les mesures de sécurité au sein de l'établissement, il a opté pour des purificateurs d'air. Rien d'obligatoire, mais une question de "responsabilité" dit-il. L'Odyssée a donc fait le choix de la technologie allemande, Trotec qui a developpé des purificateurs d'air haute performance. "Leurs appareils peuvent renouveler jusqu'à 200m3 d'air, six fois par heure" explique le directeur du cinéma. Et d'ajouter "l'air passe par un filtre qui capture des particules de de taille infime, de 0,1 à 0,3 micron, le virus ne s'y échappera pas." Une première en France dans une salle de cinéma selon le directeur.
Ainsi, cinq purificateurs sont installés dans la grande salle, celle classée 29e plus belle du monde par le magazine anglais Time Out. Un autre appareil pour la petite salle, et un dernier mobile se baladera dans les autres espaces. "Nous avons pris des mesures optimales de sécurité. Ce sont des mesures lourdes pour notre cinéma gérée par une association, mais c'est la moindre des choses pour notre personnel et notre public", conclut Faruk Günaltay.
En attendant, la levée du couvre-feu de 21h, a priori le 9 juin, le cinéma strasbourgeois proposera cinq séances par jour. Et c'est avec un cycle "Aimer, pleurer, rire, rêver, la vie au cinéma" que l'établissement lancera cette saison. Un thème qui fait terriblement echo à quelques jours du déconfinement.