Strasbourg : des dessins animés pour aider à traiter le cancer chez les enfants

Pour apaiser les enfants atteints de cancer pendant leur traitement en radiothérapie, une équipe médicale strasbourgeoise leur projette des dessins animés. Une technique qui permet de diminuer le stress mais également de se passer dans certains cas d'une anesthésie générale. 

Depuis juin, le centre médical Paul Strauss de Strasbourg expérimente un nouvel outil thérapeutique : les dessins animés. Un système, baptisé Kid'Calm, a été élaboré par l'équipe de cancérologie pédiatrique pour aider à traiter les enfants en radiothérapie. Utilisée pour soigner les cancers en complément de la chirurgie ou de chimiothérapie, cette technique nécessite une immobilisation du patient pour viser les zones à traiter avec précision. Pour les enfants, l'emploi de moyens de contention ou d'une anesthésie générale dans ce cadre représente souvent un moment angoissant. D'après Céline Vigneron, oncologue radiothérapeute spécialisée en pédiatrie, dévier leur attention vers les écrans présente de nombreux avantages.

Comment est né le dispositif  ?


"On est parti d'une constatation basique qu'on fait tous de manière plus ou moins directe comme parents et soignants :  à quel point les dessins animés et l'image en général ont un effet hypnotique sur l'enfant. L'idée est de capter son attention pour pouvoir le traiter plus sereinement. On avait entendu que quelque chose se développait à Bruxelles autour des dessins animés. On s'est dit : "pourquoi ne pas essayer de le développer aussi ici ?". On a allié les compétences d'un prototypiste, d'un informaticien, d'un physicien, d'un médecin, des manipulateurs en radiologie... Il fallait quelque chose de fiable, d'hygiénique, de pratique. On a contacté l'équipe de Bruxelles, puis on l'a mis en place."



Quels sont les bénéfices ?


"Le projet initial, c'était simplement de calmer l'angoisse de l'enfant. Déjà pour les adultes, venir en radiothérapie, ce n'est pas évident. Vous êtes dans un milieu de haute technicité. Vous êtes seul dans un bunker. Vous ne savez pas trop ce qui va vous arriver. Il y a du bruit, il fait froid, c'est technique. Alors pour un enfant, c'est encore plus difficile. Là, c'est impressionnant : l'enfant arrive, il s'allonge et il regarde simplement son dessin animé. Le moyen de contention, par exemple le masque [utilisé pour l'immobilisation dans des cas de cancers cérébraux ou faciaux, NDLR] qui est souvent angoissant, il l'accepte. On n'est pas avec un enfant angoissé qui crie, qui ne veut pas s'allonger, qu'il faut essayer de raisonner en expliquant que ça ne fera pas mal."


Et cela s'est révélé plus efficace que prévu ? 

"Même pour les plus petits, dès qu'ils sont attentifs à l'image et qu'ils sont capables de rester concentrés suffisamment longtemps sur l'image, on a pu sur certains se passer carrément de l'anesthésie générale, ce qui n'était pas le but initial du projet. C'est un intérêt très important qu'on n'avait pas nécessairement espéré au début. L'anesthésie implique une contrainte de respect du jeûne. Ce sont des enfants qui ont le cancer, qui sont déjà dénutris. Le temps de présence est aussi beaucoup plus important puisqu'il faut aller ensuite en salle de réveil. Maintenant, il faut même des fois leur dire qu'en fait, OK le dessin animé est un aidant mais qu'ils ne viennent pas ici pour ça. Sinon ils ne veulent plus se lever de la salle de traitement."


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