Jouir sans entraves, c'est bien. Sans phtalates, c'est mieux. Les parabènes, phtalates et autres réjouissances ne s'arrêtent pas à nos culottes. Et notre intimité est, disons, une porte béante aux cochonneries (industrielles). Voici quelques conseils pour se faire du bien sans se faire du mal.
Oui parce que comme trop souvent quand on se fait du bien, ben on se fait du mal. La pizza pleine de gras (di-iso-nonyl phtalate), le savon fluo à paillettes qui fleure bon la rose d'Egypte (E 127), le chemisier infroissable (formaldéhyde), la cigarette (la liste serait trop longue).
Le sexe n'échappe pas à la règle. Préservatifs, lubrifiants et sextoys sont bourrés de cochonneries. De cochonneries industrielles directement en contact avec nos parties sensibles. Et pour les muqueuses comme pour tout le reste, là, c'est pas le pied. Vraiment pas.
Elmer Food Beat VS Générations Cobayes
Désolé Elmer mais le plastique c'est pas si fantastique que cela. Et c'est un euphémisme. D'après une étude de réseau santé environnement, l'exposition aux phtalates (composé essentiel du plastique) serait impliquée dans la réduction de la qualité du sperme chez les couples ayant des problèmes d'infertilité. Problèmes rencontrés par 1/6e des couples en France. Les chiffres donnent le vertige.
Des phtalates au contact des coucougnettes, imaginez un peu les dégâts ... Sans compter le Bisphénol A, les nano-particules dans les sextoys et les parabènes dans le lubrifiant. "La débandade, c'est pour demain" comme dirait Michel.
Tous ces produits, ces perturbateurs endocriniens soupçonnés d'être à l'origine de certains cancers hormonodépendants, sont aujourd'hui bien connus du public. Mais le sexe reste le sexe. Un tabou. Et si pour les biberons, le bisphénol A est interdit, pour les préservatifs toujours pas. " On croit se protéger" explique Déborah Poirrier, militante de l'association Générations Cobayes "Et en fait on s'empoisonne à petit feu. C'est fou."
Heureusement, il y a des moyens de se protéger sans dépérir. C'est pas du luxe.
Sensibiliser sur les parties sensibles
Déborah, 28 ans, pratique elle-même l'éco-orgasme. Mieux, elle est devenue son ambassadrice. En Alsace tout du moins. " Je travaille dans le monde du textile et je peux vous dire que ce n'est pas du tout écolo ou sain. Cela ne correspond pas du tout à mes valeurs. Mais en attendant de trouver autre chose, j'avais envie de faire quelque chose d'utile de mon temps libre. J'ai adhéré à Générations Cobayes l'année dernière et depuis j'informe, surtout les jeunes, qu'on peut changer nos pratiques. Qu'on peut faire des choix plus responsables pour la planète et pour notre santé."
Elle organise donc jeudi 5 décembre, au beau milieu du marché de Noël, une conférence sur l'éco-orgasme. De quoi épicer un peu votre vin chaud. " On va aborder divers thèmes comme l'alimentation ou les cosmétiques. Mais bien évidemment aussi la sexualité." C'est là qu'on entre (enfin) dans le vif du sujet.
Les 7 commandements de l'éco-orgasme
" Il existe beaucoup de solutions, pas chères pour éviter les produits toxiques. L'huile de Coco par exemple comme lubrifiant mais pour les couples stables uniquement car étant poreux, ils enlèvent toute capacité de protection des préservatifs. Les légumes comme sextoys."
Le joli panier garni que voilà. " Non là j'exagère. Sans aller jusqu'à utiliser des légumes, certaines marques ont développé de beaux objets en bois comme Bois d'Amour, garantis sans écharde et avec vernis naturel ou des lubrifiants bio comme Sylk. Il faut surtout faire attention aux étiquettes, être vigilants." Pour vous aider, le bien nommé site La Réjouisserie propose une large gamme de sextoys ou préservatifs garantis sans paraben.
Mais avant d'en arriver là, au matelas (sans perfluoré), il y a tout un parcours du combattant. "Nous avons appelé cela les 7 commandements de l'éco-orgasme. C'est à la fois ludique, sexy et instructif. On cible les 18-35 ans." Chacun son God hein.
Si vous ne voulez pas, qu'à la longue, la petite mort ne devienne la grande, vous savez ce qu'il vous reste à faire ...