Les mesures proposées par Vinci et la Sanef pour compenser les effets sur la nature de la construction du futur Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg ne satisfont pas les scientifiques du Conseil national de protection de la nature (CNPN). Vinci, le concessionnaire, doit revoir sa copie.
Que reproche-t-on au dossier remis par Vinci et La Sanef ?
Le CNPN critique l'emplacement de l'échangeur Nord. Celui-ci va grignotter la forêt "remarquable" du Grittwald. Selon les scientifiques du Conseil national de protection de la nature, cet ouvrage aurait pu se faire sur des terres agricoles.
Le viaduc qui doit enjamber la rivière La Brûche empièterait trop sur la zone humide. Il faudrait le rallonger d'une centaine de mètres.
Il n'y a pas assez de garanties concernant l'acquisition du site militaire qui touche l'aéroport de Strasbourg-Entzheim. C'est là que devrait se faire une partie des compensations environnementales imaginées par Vinci.
Retoquée aussi la question du Hamster : elle ne serait pas assez précise et pas suffisamment pérenne. Le CNPN estime que les conventions qui devraient être passées avec des agriculteurs pour offrir des terres favorables ne sont pas assez claires et peut-être pas assez pérennes.
Stéphane Giraud, le directeur d'Alsace Nature que nous avons rencontré ce mercredi, considère lui que Vinci a fait l'impasse sur les impacts fonciers du projet.
La réaction de Vinci :
Chez le concessionnaire, on ne se démonte pas. Vinci est en train d'analyser tous ces griefs, et se prépare à y répondre. Pour autant, l'entreprise ne suspend aucun des projets en cours ou prévus. Margaud Allix est la directrice opérationnelle du projet GCO, elle a réagi mercredi devant notre caméra :
Margaud Allix, directrice opérationnelle du projet GCO
Difficile de dire aujourd'hui si la construction du GCO sera retardée. S'il y a les soucis d'ordre administratif, il y a aussi d'autres inquiétudes pour Vinci sur le terrain : une ZAD, une Zone à Défendre est installée dans la forêt de Kolbsheim et une cinquantaine de militants s'y relaient jour et nuit. Ils ont l'intention d'empêcher le projet et d'en faire un Notre Dame Des Landes version alsacienne.