Strasbourg : la Confédération paysanne manifeste pour une politique agricole commune plus égalitaire

La Confédération paysanne organise une semaine de mobilisations inter-régionales pour exiger "une PAC pour des paysannes et paysans nombreux". Ce mercredi 14 avril, une manifestation s'est tenue à Strasbourg devant la préfecture.

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Au moment où le gouvernement planche sur la rédaction du plan stratégique national (PSN), la déclinaison de la politique agricole commune (PAC) que les Etats doivent présenter à la Commission européenne d’ici à l’été, la Confédération paysanne se mobilise. Depuis le 12 avril, le syndicat aux 10.000 adhérents organise différentes manifestations dans plusieurs villes en France pour demander "une PAC pour des paysannes et paysans nombreux."

Ce mercredi 14 avril, c'est devant la préfecture du Bas-Rhin et du Grand Est à Strasbourg que des agriculteurs se sont retrouvés. "La Confédération paysanne demande à ce que la PAC devienne une PAC sociale et que l’agriculture se préoccupe vraiment de l’environnement, de la nature avec laquelle elle travaille", martèle Thierry Jacquot, porte-parole du syndicat dans les Vosges.

"Aujourd’hui c’est une PAC basée sur une surface. On touche des aides par rapport à la surface que nous exploitons. Il y a énormément de productions qui travaillent avec très peu de surface et qui ne touchent pas d’aides, comme les maraîchers. Il ne faut pas oublier que la France touche environ 9 milliards d’euros tous les ans. Et 30% des agriculteurs touchent 70% des aides. On voit bien qu’il y a un problème de répartition."

Parmi les manifestants se trouve également Freddy Leonhart. Cet éleveur de brebis à Buswiller (Bas-Rhin) espère que la future PAC donnera la possibilité "à ce que chaque travail soit valorisé et que chacun à son échelle puisse vivre de son activité". "Le minimum, c’est qu’on puisse dégager un SMIC, ça serait bien si la PAC le permettait, ça serait une aide pour y arriver", poursuit-il.

Aujourd'hui, ses 80 brebis ne suffisent pas à le faire vivre, alors qu'il y a quelques années c'était encore possible. Freddy Leonhart est donc obligé d’être double actif "pour nourrir la famille". Il n'est pas le seul dans ce cas. La plupart des paysans aux alentours n’arrivent pas à vivre de leur production, constate-t-il. 

Freddy Leonhart pointe en parallèle une autre réalité, la baisse constante du nombre de paysans. Dans son village par exemple, une quinzaine d’agriculteurs étaient présents au début des années 1990. Il n'en que reste trois dont deux sont double actifs. Au niveau national, selon la Confédération paysanne, le nombre d'agriculteurs a été divisé par trois en 30 ans.

Cette diminution entraîne des conséquences en cascade. "Les agriculteurs disparaissent. S’il n’y a plus d’élevage, il n’y a plus de paysage vert", rappelle Freddy Leonhart. "Plus d’élevages cela veut dire plus d’animaux, de prairies, de vergers où les bêtes pâturent. Donc s’il n’y a plus d’élevages, les terres sont retournées, il y a des céréales. Les arbres sont arrachés et le paysage est transformé en désert vert, c'est à dire de grandes surfaces en mono-culture"

A cette baisse s'ajoute aussi la problématique du renouvellement des générations. Selon l'Insee, 55% des agriculteurs ont 50 ans ou plus. Ils partiront à la retraite dans les dix ans à venir.

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