Strasbourg : la zone à faibles émissions adoptée, les véhicules les plus polluants seront progressivement interdits

L'Eurométropole de Strasbourg a officiellement adopté ce vendredi 15 octobre la mise en application d'un zone à faibles émissions, qui limitera voire interdira progressivement la circulation des véhicules les plus polluants dans les 33 communes qui composent le territoire.

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Un seul point à l'ordre du jour de la séance publique de ce vendredi 15 octobre à l'Eurométropole de Strasbourg : la ZFE comme Zone à faibles émissions. C'est dire l'importance accordée à ce dossier pour la majorité.

Mission accomplie : la ZFE a été adoptée par 66 voix pour, 26 contre et 5 abstentions. Elle va donc entrer en vigueur progressivement à partir de 2022 et jusqu'en 2028, pour encadrer la circulation des véhicules en fonction de la vignette Crit'air arborée. En clair, il s'agit d'éliminer par palier les véhicules les plus polluants.

Voici le calendrier retenu :

  • Crit’Air 5 et sans Crit’Air au 1er janvier 2023 
  • Crit’Air 4 au 1er janvier 2024
  • Crit’Air 3  au 1er janvier 2025
  • Crit’Air 2 en 2028 

Une précision importante cependant : seules quatre communes, Strasbourg, Schiltigheim, Ostwald et Holtzheim, se dient prêtes à interdire (pour l'instant) les Crit'Air2 et adopter l'interdiction totale du diesel en 2028. Par ailleurs, les maires de l'Eurométropole ont la possibilités d'intégrer l'interdiction des Crit’Air 2 dans un arrêté "à prendre au plus tard en 2027", rappelle la collectivité, "afin de tenir compte des échéances dans le prochain mandat".

Le périmètre de la ZFE  portera sur l’ensemble de l’Eurométropole "à l’exception des axes suivants pour permettre un contournement de la zone par le nord et le sud pour des trajets de transit" :

  • Sur l’A4 au nord de l’échangeur A4/A35 à Vendenheim
  • Sur l’A35 au nord de l’échangeur A4/A35 à Vendenheim
  • Sur la M35 jusqu’à l’échangeur n°10 dit de Geispolsheim
  • Sur la M353

50 millions d’euros alloués 

Si la collectivité mise sur le développement des transports publics, des pistes cyclables, ou des achats subventionnés de vélo électriques, elle donnera  un coup de pouce pour permettre de changer de voiture. 50 millions d’euros seront donc alloués aux aides. 

D’après les estimations les deux-tiers devraient revenir aux particuliers pour des aides à la mobilité alternative (abonnement CTS, autopartage, location de vélos...) et des primes à la conversion (achat ou location d’un nouveau véhicule ou retrofit, c’est-à-dire la conversion électrique des véhicules existants). Le tiers restant ira aux professionnels sous forme de prime à la reconversion ou d’aide à l’innovation. Ces aides peuvent être cumulées avec celles de l’Etat.

Cette enveloppe vient s’ajouter aux 500 millions d’euros prévus sur le mandat pour la mise en place de la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans, pour étendre et moderniser le réseau existant de transport en commun, des pistes cyclables, du réseau express métropolitain ou pour accompagner le succès du transport à la demande.

L'impact social de la ZFE

L'impact social de la ZFE reste toutefois le gros point noir soulevé par les élus qui ont voté contre la mesure. Ils estiment que les aides sont insuffisantes, et peu accessibles. Ils craignent que les habitants les plus modestes et les classes moyennes soient les plus pénalisés : dans l'impossibilité d'acheter un nouveau véhicule conforme aux normes autorisées. Selon eux, la ZFE "ambitieuse" voulue par la municipalité écologiste va se traduire par plus d'efforts pour les habitants, les entreprises et les commerçants.

L'Eurométropole propose en effet une application de la ZFE beaucoup plus contraignante que celle exigée par la loi : étendue à tout le territoire, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Exemplaire, selon la majorité, ideologique, selon l'opposition.

Une ZFE à deux vitesses ?

L'application différenciée entre les quatre communes volontaires pour une sortie du diesel dès 2028, et les autres pose également un problème de cohérence selon les détracteurs de cette méthode. Ces quatre communes - Strasbourg, Schiltigheim, Ostwald et Holtzheim - rompent l'unité de la métropole disent-ils.

Mais la majorité, et la maire de Strasbourg en tête, n'en démord pas : ces communes, explique Jeanne Barseghian, représentent 68% des habitants de l'Eurométropole, ce qui n'est pas anodin. Et il est grand temps, selon l'exécutif, de sortir de l'immobilisme. La pollution de l'air est responsable de 500 décès chaque année dans l'Eurométropole.

La longue liste des exonérations

La mise en place de la ZFE s'accompagnera toutefois d'une série d'exonérations, permanentes ou temporaires qui ont fait l'objet de concertations et négociations, notamment avec les entreprises, mais aussi certaines associations ayant une mission d'intérêt général.

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