Strasbourg : les hospitalisations pour Covid-19 repartent à la hausse avec des patients plus jeunes et non vaccinés

Les patients hospitalisés pour covid-19 aux hôpitaux universitaires de Strasbourg sont passés de 2 à 18 en 10 jours. Quatre sont en réanimation, des cas qui confirment la tendance nationale : plus jeunes et non vaccinés. Pas d'inquiétude pour l'instant mais des chiffres à surveiller.

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Cela fait quelques jours que les yeux sont rivés dessus, le fameux taux d'hospitalisation. Partout en France, il augmente à nouveau concernant les patients atteints de Covid-19. Les hôpitaux universitaires de Strasbourg n'échappent pas à la règle. Le nombre de personnes hospitalisées est ainsi passé de 2 à 18 en 10 jours.

Parmi elles, quatre sont en réanimation avec un profil qui correspond à ce qui se passe au niveau national : plus jeune que lors des vagues précédentes et non vacciné. "La moyenne d'âge est de 45 à 50 ans et le plus jeune patient à 25 ans, alors que la première vague concernait des patients avec une co-morbidité et plus âgés", confirme le professeur Ferhat Meziani, chef de service en réanimation aux HUS. 

Vu le décalage entre contaminations, hospitalisations et réanimations, le professeur Meziani se dit "particulièrement vigilant quant à l’évolution des données épidémiologiques pour les semaines à venir afin de préparer son service à une éventuelle remontée en charge, un service mis à rude épreuve depuis mars 2020 avec 543 patients sur un total de 1192 patients COVID suivis aux HUS."

Quatre personnes en réanimation covid aux HUS le 28 juillet 2021 © Léna Romanowicz / France Télévisions

D'autant que le taux d'incidence grimpe en flèche, notamment dans le Bas-Rhin. Avec un taux de 157 contaminations pour 100.000 habitants, il est le plus élevé du Grand Est. De la vigilance donc, même s'il n'est pas question d'être alarmiste. Les effets de la vaccination se font sentir, peu ou pas de vaccinés en réanimation. "Le mieux c'est donc de se vacciner et surtout de continuer à  faire attention, mettre le masque, se laver les mains, respecter les distances", martèle le professeur Meziani.

"Les médecins et les soignants ont malheureusement désormais une très grande expérience de cette infection qui peut toucher tout le monde, qui peut être grave et contre laquelle il existe maintenant un vaccin sûr, explique le docteur Nicolas Lefebvre, infectiologue aux HUS. Nous souhaitons vivement que la couverture vaccinale progresse rapidement car cela limitera les conséquences de la quatrième vague qui débute. C’est dans notre intérêt personnel et collectif, autant pour soulager les hôpitaux en tension que pour rétablir une vie sociale sereine ". 

Hôpital en tension depuis le 6 juillet

Les HUS se sont déclarés "hôpital en tension" le 6 juillet. Autrement dit, les moyens humains commencent à manquer par rapport aux urgences qui s'engorgent : 220 passages par jour depuis début juillet, une affluence en augmentation de 9% depuis 2019. "Nous sommes en difficulté de ressources et de lits pour hospitaliser les patients qui en ont besoin. Ces patients n'étaient pas venus durant le covid et reviennent du fait de leur pathologie chronique qui nécessite des soins. Se surajoutent des fermetures fonctionnelles de lits par manque de personnel. Et chaque année ça se dégrade, c'est préoccupant", explique Pascal Bilbeault, urgentiste au NHC.

"Le plus compliqué à gérer, c'est la lassitude du personnel, ajoute le professeur Meziani, le découragement qui entraîne de la démotivation. Donc c'est inquiétant parce qu'on ne cesse d'aller de vague en vague." Autrement dit les chiffres sont loin d'être alarmants dans les hôpitaux strasbourgeois, beaucoup moins que l'état du personnel soignant.

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