Plusieurs milliers d'indépendantistes catalans manifestent dans les rues de Strasbourg ce mardi 2 juillet. Ils protestent contre le fait que trois eurodéputés catalans, parmi lesquels Carles Puigdemont, installé en Belgique, sont empêchés de siéger au Parlement par Madrid.
Aux cris de "Independencia!" ou "Puigdemont!", avec des pancartes (en anglais) "La Catalogne, ce n'est pas l'Espagne", plusieurs milliers de Catalans (entre 6.000 et 10.000) ont manifesté ce mardi 2 juillet devant le Parlement européen de Strasbourg.
Les manifestants occupent le parvis devant le Parlement où se déroule la session inaugurale, ils protestent contre le fait que trois eurodéputés catalans élus le 26 mai 2019 ne puissent pas sièger. Parmi eux, Carles Puigdemont, président de la Catalogne au moment de la tentative de sécession de 2017 et élu eurodéputé, mais que Madrid refuse de voir siéger.
Carles Puigdemont est installé en Belgique pour échapper aux poursuites lancées contre lui par la justice espagnole. "Aujourd'hui, les rues de Strasbourg parlent catalan, mais surtout démocrate", a expliqué Carles Puigdemont sur Twitter.
Avui els carrers d’Estrasburg parlen català, però sobretot parlen demòcrata. N’hi ha que voldrien els carrers buits, silents, resignats. Però nosaltres omplim, parlem, lluitem. Que ho tinguin clar els nostres il·lusos perseguidors: no ens rendirem. Gràcies a tothom per ser-hi!
— Carles Puigdemont (@KRLS) 2 juillet 2019
Recherché en Espagne, le leader indépendantiste ne s'est pas présenté mi-juin lors de la prestation de serment devant l'autorité électorale à Madrid, un retour en Espagne qui aurait entraîné son arrestation. Cette prestation de serment est une condition indispensable, selon la loi espagnole pour devenir eurodéputé.
La Cour de justice de l'Union européenne avait rejeté lundi le recours déposé par Carles Puigdemont. La justice européenne a remis à plus tard une décision sur le fond du dossier, à savoir s'il peut siéger comme eurodéputé à Strasbourg.
Ancien "ministre" régional de Carles Puigdemont, élu sur la même liste lors des européennes et installé comme lui en Belgique, Toni Comin a lui aussi saisi la justice européenne pour pouvoir siéger à Strasbourg. "Mais les requérants ne figuraient pas sur la liste remise par les autorités espagnoles au Parlement", a indiqué la Cour de justice de l'UE. La liste officielle que Madrid a transmise ne contient que les noms des élus qui ont prêté serment sur la Constitution devant la commission électorale espagnole.
Le tribunal européen "prononcera une sentence définitive sur le fond de ce dossier à une date ultérieure", a-t-il toutefois indiqué dans un communiqué, soulignant que le rejet des mesures conservatoires "ne préjuge pas du résultat de l'action principale".
Oriol Junqueras, élu aussi le 26 mai, ne pourra pas non plus prendre ses fonctions d'eurodéputé. Jugé dans le procès de 12 indépendantistes catalans, qui s'est achevé en juin à Madrid, M. Junqueras n'a pas été autorisé par la justice à sortir de détention provisoire pour prêter serment devant l'autorité électorale espagnole.