Strasbourg : le quotidien des mineurs étrangers isolés, livrés à eux-mêmes

Les migrants âgés de moins de 18 ans sont de plus en plus nombreux dans les rues de Strasbourg. Ces mineurs étrangers isolés ont tout laissé derrière eux, pensant trouver ici un avenir meilleur. Ils n'avaient pas imaginé la rue, le froid. Une galère qu'ils vivent au quotidien.


Le sort des réfugiés mineurs non accompagnés préoccupe le département du Bas-Rhin qui a signé un protocole avec la préfecture ce mardi pour simplifier leurs demandes de titre de séjour. Ces trois dernières années, près de 700 d'entre eux ont été pris en charge. Mais pour bénéficier de cette aide, il leur faut répondre à des critères bien précis que tous ne remplissent pas. Ils sont alors condamnés à la rue.



Depuis quelques jours, les températures sont moins glaciales, le plan Grand Froid a donc été levé, ce qui a entraîné la réduction des places d'hébergement d'urgence. Du coup, le 115 est à nouveau saturé. Beaucoup de sans-abris ne trouvent pas de point de chute à la nuit tombée.

Parmi ces SDF, il y a des familles, mais également des mineurs isolés. C'est comme cela que l'on appelle les migrants âgés de moins de 18 ans, qui ont traversé seuls la Méditerranée ou des pays en guerre, pour tenter de se construire un avenir en Europe. Certains arrivent ici et se retrouvent sans rien, livrés à eux-mêmes. 

D'autres ont un peu plus de chance, ils passent leur nuit à l'abri, dans une chapelle transformée en dortoir. Ce n'est pas l'idéal, mais c'est déjà ça. Il leur faudra pourtant s'armer de patience pour espérer mieux. "C'est un provisoire qui peut durer très longtemps. Quand le service de protection de l'enfance leur dit qu'ils ne sont pas reconnus comme mineur, le parcours juridique peut durer des années", explique le père Thomas Wender, aumônier universitaire. 

Un parcours juridique long, coûteux, qui encombre les tribunaux, et occasionne une surcharge de travail des juges. "La problématique des mineurs étrangers isolés passe en dernier. Ils (les juges) mettent cela de côté. ils ont l'impression que c'est plus un problème migratoire qu'un problème d'enfance. Ils veulent déjà régler les problèmes qu'ils rencontrent tous les jours, avec leur peu de moyens", constate Me François Zind, avocat au barreau de Strasbourg.

La solidarité s'organise. Caritas a par exemple constitué une équipe dédiée d'éducateurs spécialisés pour accompagner ces mineurs. En dehors du cadre officiel aussi, des actes généreux existent. "On s'est rendu compte que quand on parvient à leur trouver une école ou un lieu de formation, il se crée un élan qui permet à ces gamins de se poser un peu. Des familles décident de les accueillir spontanément", se félicite Vanessa Velty.

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