Un appel à la grève des infirmiers des blocs opératoire du CHU de Strasbourg a été lancé par Force ouvrière pour ce 22 novembre 2022. Christian Prud'homme, secrétaire général du syndicat, revient sur les revendications qu'ils porteront auprès de la préfecture du Bas-Rhin.
Le syndicat Force ouvrière (FO) appelle à la grève, ce mardi 22 novembre, des infirmiers des blocs opératoires du Centre hospitalier et universitaire de Strasbourg (CHU). Le cortège se donne rendez-vous dès 10h devant le bâtiment de la Direction Général de l’hôpital et défilera en direction de la préfecture du Bas-Rhin. Une délégation de professionnels sera ensuite reçue par les équipes de la préfète à 11h afin de faire entendre leurs revendications.
Une première action des blocs opératoires de l’IHU de Strasbourg a eu lieu le 8 novembre. Ils ont été reçus par l’Agence régionale de santé (ARS) mais "aucune solution n’a été mise en avant", selon les syndicats, et ce malgré une mobilisation massive des équipes. FO a donc déposé un préavis pour ce mardi, avec les mêmes revendications, mais en l’étendant à tous les professionnels de la capitale alsacienne. Pour France 3 Alsace, Christian Prud’homme, secrétaire général FO du CHU, revient sur les raisons de cette grève.
Pourquoi le syndicat Force ouvrière appelle-t-il à une grève des infirmiers des blocs opératoires du CHU de Strasbourg ?
"Nous avions commencé par une première journée de mobilisation, le 8 novembre, avec le bloc opératoire de l’IHU. Nous avions alors rencontré l’ARS et la direction du CHU, mais aucune solution n’a été trouvée. Nous appelons donc à une nouvelle journée de mobilisation, car la majorité des équipes tournent avec des effectifs réduits.
Près de 50% du personnel manque dans les blocs de l’IHU ou du CHU Hautepierre. Malgré le recours fréquent aux intérimaires, certains infirmiers doivent prendre sur leur temps de récupération et d’astreinte. Ce n’est plus acceptable, nous avons aussi le droit à une vie de famille."
Quelles sont les revendications portées par le syndicat ?
"Il faut soit redonner des effectifs aux équipes des blocs opératoires, ou bien diminuer la charge de travail. On estime à 50 le nombre d’infirmiers manquants sur l’ensemble du CHU. Nous demandons donc un recrutement massif pour alléger des conditions de travail qui deviennent intenables.
Nous demandons une revalorisation salariale de l’ordre de 20% pour tous les services de nos hôpitaux
Christophe Prud'homme, secrétaire général FO du CHU de Strasbourg
Cela fait un moment que nous alertons sur nos conditions de travail, il n’y a qu’à voir le visage fatigué des collègues, ils vont finir par tous se mettre en arrêt-maladie. Nous demandons une revalorisation salariale de l’ordre de 20% pour tous les services de nos hôpitaux. Aujourd’hui, une infirmière en bloc opératoire perçoit 2000€ net par mois après un an de carrière."
Pourquoi on a du mal à recruter du personnel en bloc opératoire ?
"Les infirmiers qui souhaitent travailler en bloc opératoire doivent suivre une formation de deux ans en plus de leur diplôme. Mais on manque tellement d’infirmiers dans tous les services que personne ne peut prendre le temps d’aller se former pendant autant de temps.
Ensuite, il faut revaloriser notre profession. Avec la pandémie de Covid-19, nous avons perdu beaucoup d’effectifs. Malgré le Ségur de la santé, certains ont changé de métier par choix, car il n’y a aucune reconnaissance. Une ancienne collègue est même devenue boulangère pour avoir des horaires fixes et pouvoir s’occuper de sa famille. Notre objectif aujourd’hui est de garantir la vie privée des infirmiers."
Pourquoi allez-vous rencontrer la préfecture du Bas-Rhin ?
"Il s’agit d’une représentation de l’Etat, c’est important pour notre action. Ils sont garants de la sécurité des citoyens, et la situation actuelle dans les blocs opératoires peuvent entraîner de vrais risques de prises en charge. Nous voulons les alerter afin qu’ils prennent conscience de ce que vivent les équipes du CHU. Si nos revendications peuvent remonter jusqu’aux oreilles du gouvernement, cela serait parfait."
Le syndicat FO des infirmiers des blocs opératoires du CHU n’exclue pas d’autres journées de mobilisation si aucune solution n’est apportée par l’ARS et la préfecture.