Strasbourg : opposées à la présentation du pass sanitaire, deux élèves de l’école du TNS se lancent dans un sit-in

Elles sont deux, assises sur des chaises, dans le froid, devant le Théâtre National de Strasbourg. Depuis ce mercredi 19 janvier, ces élèves de l’école du TNS organisent un sit-in pour manifester contre l’obligation de présenter un pass sanitaire pour accéder à leurs cours.

Dans un contexte de mobilisation du monde du spectacle contre les restrictions sanitaires, deux élèves de l’école du Théâtre National de Strasbourg (TNS) se sont lancées dans un sit-in. Elles refusent de continuer à présenter un pass sanitaire pour étudier. Interview de l’une d’entre elles, Juliette Bialek.

Pourquoi vous mobilisez-vous ?

"Nous sommes face à un dilemme d’ordre éthique. Charlotte Issaly (la deuxième élève mobilisée, NDLR) et moi sommes étudiantes comédiennes en deuxième année à l’école du TNS. Nous avons un pass valide toutes les deux, que l’école demande aux élèves depuis la rentrée, en septembre ; mais nous exigeons de ne plus avoir à présenter de pass sanitaire ou vaccinal pour aller en cours."


"Les étudiants d’autres filières, d’après la loi, ne sont pas soumis à cette obligation à l’université, le droit à l’éducation n’y est pas bafoué ! Alors j’ai lu une lettre ouverte hier à l’Assemblée Générale du TNS pour dire que nous choisirions de ne plus rester silencieuses. La division est favorisée par l’absence de parole. Et puis, je ne veux pas qu’on me vole ma voix, en tant que jeune de 24 ans, étudiante dans une institution, artiste comédienne. Je ne souhaite pas être amalgamée à une quelconque prise de position."


Quel est le problème particulier de l’école du TNS ?

"Le bâtiment du Théâtre National de Strasbourg n’est pas qu’une école, il accueille du public. Le ministère joue sur un flou juridique qui considère les élèves du TNS comme du « public ». Parmi la cinquantaine d’élèves actuels de l’école, certains pensent, comme nous, que la situation n’est pas normale. On a passé un concours d’entrée, on paie des frais d’inscription pour être étudiant, et pas « public ».


Nous avons voulu organiser ce sit-in un peu théâtral, assises sur des chaises, avec lecture d’un manifeste à plusieurs moments de la journée. Et ce, durant les horaires du stage de clown et de pratique corporelle auquel nous ne pourrons pas assister, c’est à dire de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h. Pour l’instant, nous resterons là tous les jours, pour une durée indéterminée."


Comment envisagez-vous la suite de vos études ?

"L’administration et la direction de l’école sont ouvertes au dialogue, mais n’ont pas de solution pour l’instant. Il y a un risque de ne pas pouvoir retourner à l’école, qu’on ne nous laisse plus rentrer. C’est pour cela que nous ne sommes que deux. Mais nous refusons de continuer à présenter notre pass. Ce que nous craignons, c’est qu’en ne disant rien, on favorise le risque de voir pérenniser le pass sanitaire. De tomber dans une apathie généralisée. Nous souhaitons questionner et ouvrir le dialogue. Nous sommes prêtes à vivre avec les inconvénients de l’épidémie, mais pas à ne plus vivre en démocratie."

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