Après une étude des politiques menées dans les 50 plus grandes villes de France pour améliorer leurs cadres de vie, l'Observatoire des villes vertes de France a rendu son palmarès : Strasbourg se classe 3e, derrière Angers et Nantes. La ville alsacienne gagne 7 places en 3 ans.
L'Observatoire des villes vertes, qui réunit un panel d'experts issus de l'Union natinale des entreprises du paysage et d'Hortis, une organisation rassemblant les responsables d’espaces nature en ville, a interrogé les directions des espaces verts et les élus des 50 plus grandes villes de France entre août et octobre 2016.Plus de 1 500 données quantitatives et qualitatives ont été collectées, dans 5 catégories : patrimoine vert, investissement en faveur du vert en ville, politique de préservation de la biodiversité, politique de promotion du patrimoine vert et gestion des déchets verts.
Le cumul des points obtenus sur les différents critères détermine la note (sur 100) et le classement général de ce palmarès.
Si les deux villes en tête du classement restent les mêmes qu'en 2014, Strasbourg fait une arrivée remarquée sur le podium, alors qu'elle n'était que 10e il y a 3 ans.
Strasbourg grandeur nature
Strasbourg a pu mettre en avant plusieurs atouts, à commencer par son "capital vert", le 2e de France : la ville compte près de 116 m² d’espaces verts par habitant, c'est 2,5 fois plus que la moyenne des Français. Plus de 4 hectares sont classés zones protégées.
L'Observatoire souligne la volonté politique du plan "Strasbourg, grandeur nature", qui s'est basée sur la consultation de la population ; des ateliers ont été organisés dans chaque quartier pour améliorer la qualité de vie, en proposant donc une "végétalisation urbaine" concertée.
Quelques actions ont particulièrement séduit le jury en matière de préservation de la biodiversité (inventaire de la faune et de la flore, végétalisation des zones grises, développement de ruches urbaines, signature de la charte "tous unis pour plus de biodiversité" par de nombreuses entreprises…) et implication de l'ensemble de la population (fleurissement de l’espace public via des conventions avec les commerçants et les associations, création du portail interactif « Strasbourg, ça pousse » pour permettre à chaque habitant de proposer un projet de végétalisation...)
La charte "Tous unis pour plus de biodiversité"
Ville "Zéro-Phyto" avant l'heure
Strasbourg se montre aussi attentif à la question de l'entretien des ses espaces verts et la gestion des déchets. Le plan de gestion différenciée (entretien différent selon la fréquentation et les finalités des espaces verts) a été généralisé dès 2008, faisant de Strasbourg une ville « zéro-phyto » 9 ans avant que la règlementation ne l’y oblige ! La ville incite également ses citoyens à composter leurs déchets verts (aide au financement, plateforme de tri, stages gratuits).
La France urbaine pauvre en espaces verts
Ce palmarès 2017 distingue donc les bons élèves, mais sans cacher que les villes françaises sont globalement trop pauvres en espaces verts par rapport à d'autres grandes villes du monde, telles Zurich ou Singapour, en tête du classement Treepedia, qui classe les villes du monde en fonction du nombre d'arbres qu'elles abritent.
En France, les espaces verts ne représentent que 5 % du foncier des 50 villes les plus peuplées. Les budgets « espaces verts » sont presque partout en baisse : de 48 euros par an et par habitant en 2014, la moyenne est tombée à 46,50 euros (création + entretien).