Un rendez-vous important s'est tenu ce lundi 12 octobre 2020 au centre administratif de Strasbourg. La présidente de l'Eurométropole, Pia Imbs, a reçu les dirigeants de l'entreprise Huawei. En discussion, l'installation de la première usine du géant des télécoms hors de Chine, en Alsace.
Erstein, Brumath et Illkirch-Graffenstaden sont les trois sites alsaciens étudiés pendant plusieurs mois par Huawei, le leader mondial des équipements télécoms, pour implanter sa première usine hors de Chine. Erstein n'aurait plus à ce jour les faveurs du géant chinois, seules resteraient en lice, les communes de Brumath et d'Illkirch-Graffenstaden. Ce lundi 12 octobre, Pia Imbs, présidente de l'Eurométropole de Strasbourg (EMS) a rencontré les responsables de Huawei France. Il s'agissait d'une "prise de contact" selon la présidente de l'Eurométropole, pendant laquelle l'EMS a présenté ses priorités pour une implantation écologiquement compatible avec la politique environnementale de la Ville.
"Nous portons ici à l’Eurométropole et bien évidemment aussi avec la Ville de Strasbourg un projet de développement de l’économie durable, avec des emplois locaux à créer, à stimuler. Ceci n’empêche pas de considérer un dossier plus exonège comme celui de Huawei", a annoncé Pia Imbs. "L’échange de ce matin était de notre point de vue positif. Nous allons les poursuivre, nous faire rassurer sur les principaux points : des questionnements portant sur l’emploi, l’empreinte environnementale, l’engagement sociétal, l’ouverture sur l’écosystème local en lien avec un débat sur la 5G.". Il existerait, selon elle, des garanties "sur la stabilité de l’entreprise dans le temps, et des emplois créés".
200 millions d'euros et 500 emplois
Des questions de sécurité environnementale, mais aussi de cybersécurité et des questions sociales auraient été posées par les élus strasbourgeois Jeanne Barséghian, maire de Strasbourg, Danielle Dambach, maire de Schiltigheim, présidentes déléguées et Anne-Marie Jean, vice-présidente, ainsi que le maire d’Illkirch-Graffenstaden, Thibaud Philipps. La perspective d'une installation de cette usine à 200 millions d'euros et avec 500 emplois à terme est alléchante, mais la 5G est controversée. Strasbourg a d'ailleurs signé un moratoire sur cette technologie.La polémique n'empêche pas l'avancée du projet soutenu par l'Elysée. "J'ai toujours un "go", de la part du président de la République et de son équipe pour avancer sur ce sujet", rappelle Jean Rottner, le président (LR) de la région. "Cela fait plusieurs mois que nous travaillons avec le groupe chinois sur ce dossier. "Huawei a jeté son dévolu sur l'Alsace grâce à son attractivité géographique". Le calendrier serré est prévu, puisque l'usine devrait être en fonction en 2023.
Un choix annoncé fin novembre
Certains élus locaux mettent en avant les emplois créés dans la métropole grâce à ce site, tandis que d'autres s'interrogent sur les problèmes d’ordres environnementaux ou de cybersécurité. "Nous serions extrêmement exigeants sur l’empreinte environnementale de cette usine, des éléments comme l’apport en énergie renouvelable, et des matériaux biosourcés qui seront retenus pour la construire", a martelé Pia Imbs, qui demande aussi à l'Etat de s’exprimer "d’une manière plus claire sur les questions de protection des données".Illkirch-Graffenstaden dispose de la superficie nécessaire, soit 60.000 mètres carrés et présente également l'avantage d'avoir une école d’ingénieurs à proximité. Un vivier non négligeable pour le géant de la téléphonie. "Les questions de la 5G, il faudra les poser, néanmoins, il ne faut pas les confondres avec l’installation du site de production au seins de l’Eurométropole ", a expliqué le maire d'Illkirch.
Quant à l'autre site, sur la plateforme d'activités de la région de Brumath, il serait considéré comme "hypothèse de travail" selon Claude Sturny, président de la communauté d'agglomérations de Haguenau, qui joue la prudence. Le site a tout de même fait l'objet d'une visite ce lundi matin. Huawei France devrait révéler son choix fin novembre 2020.