Les faits se sont déroulés le vendredi 4 octobre dans l'enceinte du collège Jacques Twinger dans le quartier de Koenigshoffen à Strasbourg. Des jeunes qui s'étaient introduits dans le collège, ont menacé avec un pistolet une professeure intervenue pour les faire sortir de l'établissement.
Une semaine après les faits, la communauté éducative du collège Jacques Twinger à Strasbourg est encore sous le choc. "C'est un degré de violence jamais atteint", déclare Florence Gotesman, professeure de français, jointe par téléphone. Le vendredi 4 octobre, des jeunes extérieurs à l'établissement, se sont introduits dans l'enceinte du collège. Ils écoutaient de la musique quand une professeure est intervenue pour les faire sortir. Un des jeunes sort un pistolet et menace l'enseignante. A ce jour, on ne sait pas si l'arme était factice. Les jeunes finissent par sortir d'eux-mêmes.
Un événement, qui a sidéré le corps enseignant, "on travaille dans un établissement difficile, on côtoie la violence régulièrement. Mais ce n'est plus supportable" poursuit Florence Gotesman. La collègue, encore un peu secouée, est actuellement en arrêt maladie. "Nous avons eu un moment de sidération puis nous avons réalisé qu'un enseignant venait de se faire braquer au sein même du collège". Pour l'équipe éducative et les représentants des parents d'élèves, ç'en est trop. Le rectorat est rapidement mis au courant des faits. Une réunion est organisé dans l'établissement avec l'équipe pédagogique et l'institution le lundi suivant. "Nous avons l'impression que le rectorat a tenté de minimiser les faits. Pas de communication autour de cet événement. De cette manière, on banalise la violence et c'est très grave" proteste le représentant des parents d'élèves du collège Twinger, Brahim Maameri.
"La goutte qui a fait déborder le vase"
Au collège Jacques Twinger, c'est le trop plein, "la goutte qui a fait déborder le vase" explique, Brahim Maameri. "Les enseignants sont tous très investis, motivés, à l'origine de nombreux projets pédagogiques, mais ils sont visiblement abandonnés par leur hierarchie. Et c'est inacceptable". En début d'année, les professeurs étaient déjà montés au créneau réclamant davantage de moyens, "un troisième CPE, le rétablissement des heures d'accompagnement éducatif. Ces requêtes sont restées sans réponse depuis mars", regrette Florence Gotesman.Le rectorat, le Conseil départemental 67 ou encore l'Eurométropole ont bien été interpellés à plusieurs reprises pour discuter des conditions de travail et de l'implantation du collège dans le quartier. Mais à ce jour, les mesures proposées ne sont pas suffisantes selon l'équipe éducative. "Le collège Jacques Twinger est en REP (réseau d'éducation prioritaire) mais pour les politiques il n'est clairement pas prioritaire, ni le quartier du Hohberg où il est situé" ajoute Florence Gotesman.
Actuellement, l'établissement compte 670 élèves. Les locaux ne sont plus adaptés. Le collège Jacques Twinger qui a vu ces dernières années ses effectifs exploser avec l'arrivée d'élèves issus des quartiers fraîchement construits aux alentours, en l'occurrence le Parc des Poteries ou le Parc des Forges. "Ça fait des années qu'on dit qu'il faut un second collège dans l'Ouest de Strasbourg pour absorber cet afflux d'élèves. A Twinger, nous ne pouvons pas tous les accueillir dans des conditions convenables pour apprendre et pour enseigner".