Strasbourg : un collectif antifasciste attaqué par un groupuscule d'extrême-droite au cours d'une table ronde

Une réunion intitulée "Quel danger fasciste en France" a été perturbée le vendredi 25 février. Une dizaine d'individus a tenté d'entrer de force dans la maison des syndicats, où se concluait l'évènement, avant d'être repoussée par plusieurs membres du Collectif antifasciste 67.

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Une conférence portant sur "le danger fasciste en France et comment y faire face" touchait à sa fin quand elle a été violemment perturbée par une dizaine d'individus. Les faits se sont déroulés dans la soirée du vendredi 25 février 2022, dans la soirée.

L'évènement était organisé par le Collectif antifasciste 67 (composé - entre autres - de partis politiques, syndicats et associations de gauche ainsi que du Planning familial, tous opposés à l'extrême-droite). Il était connu à l'origine pour son opposition à l'Arcadia, un bar tenu par le groupuscule d'extrême-droite Bastion social (depuis dissous). Selon Rue89 Strasbourg, la dizaine d'assaillants pourrait émaner d'un groupe de hooligans d'extrême-droite, les Strasbourg Offender, déjà cités lors d'une violente bagarre dans les rues de Kilstett (Bas-Rhin) et "agissant dans l'impunité".

Le local de la maison des syndicats accueillait quatre spécialistes intervenant pour cette conférence (dont l'historienne et autrice Ludivine Bantigny). L'endroit se situe dans le quartier de la Krutenau, plus précisément derrière la Bourse (voir sur la carte ci-dessous).


Sollicitée, la police n'a pas répondu. Guillaume Libsig est l'un des principaux adjoints (à la vie associative) de la maire Jeanne Barseghian. Il a déclaré à France 3 Alsace qu'il y a "une réaction de choc de la part des riverains, qui ont appelé la police suite à la rixe qui a eu lieu, assez violente comme les images ont pu le prouver. Nous, on condamne fermement cette attaque en règle. Cette soirée était organisée de façon complètement normale avec des intervenants qui présentaient des thèses qui sont les leurs, mais qui déplaisaient à ces collectifs qualifiés de fascistes. On est là sur une opposition fasciste/antifasciste... En termes de liberté d'expression, ce qui s'est passé est grave, en termes de méthode aussi. On encourage les personnes concernées à porter plainte."

Une démarche entreprise car la municipalité ne devrait pas porter plainte, du moins dans l'immédiat, les locaux n'ayant pas été endommagés lors de l'attaque. "On va rester vigilant à partir de maintenant sur toutes les opérations et réservations de ce type, qui pourraient présenter une menace pour les personnes qui organisent ces soirées. On va proposer un meilleur accompagnement : par exemple dispositif caméras, patrouilles de police, vigiles... Et concernant cet épisode en particulier, on va en discuter en début de semaine pour savoir comment on réagit officiellement."  

Au moins une personne aurait été blessée durant l'affrontement. Une vidéo filmée durant les faits montrent les assaillants en train de jeter des projectiles sur le service d'ordre du collectif, ripostant avec des bâtons (voir le tweet ci-dessous).


La police a été contactée par le voisinage. Mais une fois arrivée sur les lieux, les attaquants avaient déjà pris la fuite.

Il n'y aurait eu ni interpellation, ni plainte déposée. Pendant l'attaque, du mobilier de chantier a utilisé comme projectile : une grille a notamment été retrouvée sur un tas de vélos (voir la publication Facebook ci-dessous).


Intervenant sur place pour la Jeune garde de Strasbourg (organisation "antifasciste qui essaye d'alerter sur le danger de l'extrême-droite"), Cem Yoldas a raconté ce qu'il a vu (et filmé), vers 22h30, à France 3 Alsace. "On venait de terminer la table ronde, de parler on avait parlé du danger de la montée de l'extrême-droite, et ça s'est illustré juste après. On a entendu du bruit à l'extérieur. C'était une vingtaine de fascistes qu'on connaît très bien, qui s'appellent les Strasbourg Offender, un groupe de hooligans d'extrême-droite, ouvertement néo-nazis."

"Ils avaient prévu d'attaquer cet évènement là - qui parlait justement du danger de l'extrême-droite - pour rentrer par la force et frapper le plus de monde possible : ils l'avaient déjà fait en novembre 2020 lors d'une manifestation contre la loi sécurité globale. Heureusement, on avait un service d'ordre qui leur a fait barrage et qui les a empêchés de rentrer. Une fois repoussés, ils ont lancé toutes sortes de projectiles : des pavés, des grillages; ils ont même cassé, je crois, un rétroviseur qu'ils ont lancé. En repoussant l'attaque, un membre du service d'ordre a eu une petite entaille au niveau du visage."

"Ces hooligans-là représentent un phénomène qu'on voit de plus en plus en France. Tous les jours, dans les médias, on entend Zemmour ou Marine Le Pen porter des discours de haine et conspirationnistes, qui poussent à l'acte. Il y a une émergence de groupuscules d'extrême-droite un peu partout, et qui essayent de faire le coup de poing contre les organisations politiques, syndicales, ou associatives de gauche. Ces Strasbourg Offender, ça fait longtemps qu'ils font de la politique : le leader de ce groupe était le secrétaire du Bastion social à Strasbourg. je sais que certains de leurs membres avaient des liens avec le Front national, à l'époque. C'est un petit milieu."

Le Collectif antifasciste 67 prévoit de communiquer prochainement au sujet de cette attaque.

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