Rebaptisé Vent d'Est, l'ancien Bastion social inaugure ce vendredi 10 janvier un nouveau local à Strasbourg. Si l'adresse n'est connue que des participants, les associations anti-fascistes organisent un rassemblement sur la place Kléber pour s'opposer au groupuscule identitaire dissous il y a un an.
Plus d'un an après la dissolution du Bastion social, le groupuscule identitaire, rebaptisé Vent d'Est, s'apprête à ouvrir un nouveau local ce vendredi 10 janvier à 19h45, selon une affiche relayée sur les réseaux sociaux. Pour s'opposer à cette nouvelle installation, plusieurs associations organisent un "contre-rassemblement" sur la place Kléber de Strasbourg à 18h.
"Pour eux, c'est les blancs Français avant les autres"
Même avec un nouveau local et un nouveau nom, le groupe aux influences néo-fascistes reste inchangé pour Alexandra, membre de l'association D'ailleurs nous sommes d'ici 67. "Ils changent de nom mais c'est toujours les mêmes. On ne sait pas où se trouve l'adresse du nouveau local mais finalement, ce n'est pas ça qui compte, c'est le fait même d'ouvrir un local qui est gênant", déclare Alexandra.On doit leur montrer qu'ils n'ont pas leur place dans nos quartiers ni dans nos facs.
- Alexandra, membre de l'association D'ailleurs nous sommes d'ici 67
? On commence bien l’année en vous donnant rendez-vous ce vendredi pour l’inauguration de notre #local !#Strasbourg #Elsass #VentdEst ??? pic.twitter.com/dMMAc0wYJ8
— Vent d’Est (@ventdest_) January 8, 2020
Mais cette recrudescence raciste et fasciste est déjà bien visible en Alsace, entre les profanations de cimetières et les tags haineux. "L'actualité a été impressionnante en l'espace d'un an mais on ne s'y attendait pas, c'est très surprenant d'entendre parler d'un nouveau local. On a appelé au rassemblement il y a deux heures seulement. Nous avons eu l'information hier mais on attendait de voir les premières réactions", indique la bénévole.
"Ils se reforment sous un autre nom"
Et ce n'est pas la première fois que le groupuscule d'extrême-droite fait parler de lui. Déjà en décembre 2018, le Bastion social avait dû fermer son local, l'Acardia, situé dans le quartier de l'Esplanade sous la pression du gouvernement, de la ville mais aussi des manifestants anti-fascistes. Quelques mois après l'ouverture de l'Arcadia, une motion demandant la dissolution du mouvement identitaire et sa fermeture avait été adoptée lors du conseil municipal de la ville. En février 2019, le président Emmanuel Macron avait demandé la dissolution du Bastion social à la suite du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), au lendemain de la profanation du cimetière juif de Quatzenheim. Et dans un dernier baroud d'honneur, le Bastion social avait tenté de reformer son local en investissant deux maisons alsaciennes situées à Entzheim (Bas-Rhin).