Moins d'éclairage public, réduction des horaires... La municipalité de Strasbourg a annoncé ce jeudi 13 octobre, de nouvelles mesures pour un marché de Noël plus sobre en termes d'énergie. Objectif : réduire la consommation d'électricité de 5 à 10 %.
Le marché de Noël de Strasbourg approche à grands pas, et les contours de son organisation se précisent. Ce jeudi 13 octobre, la municipalité a organisé une conférence de presse avec deux objectifs.
Le premier, dévoiler les mesures "inédites" qui vont être prises pour réduire la consommation d'énergie à l'heure où la sobriété énergétique est devenue une priorité. Le deuxième, répondre à la polémique sur la liste des produits interdits à la vente sur le marché.
L'objectif annoncé cette année est clair : réduire de 5 à 10 % la consommation d’électricité du marché de Noël. Pour ce faire, plusieurs mesures ont été prises, à commencer par la réduction du temps des festivités. En effet, pour l’édition 2022, le marché commencera le 25 novembre et s’achèvera le 24 décembre, soit une semaine plus tôt que les autres années.
On va perdre douze heures de travail au moment le plus critique.
Marilyne LefebvreCommerçante
Les horaires d'ouverture des chalets seront également réduits en semaine avec une présence de 11h à 20h. Auparavant, les nocturnes permettaient aux commerçants d'ouvrir jusqu'à 21h le vendredi et 22h le samedi. Cela représente un manque à gagner de douze heures par mois pour les commerçants : " Le problème pour nous, ce n'est pas tant que ça se termine plus tôt. C'est surtout le fait qu'on ne fasse plus de nocturnes", réagit Marilyne Lefebvre, commerçante dans un chalet place Benjamin Zix.
" On va perdre douze heures de travail au moment le plus critique, car ce sont douze heures perdues sur les vendredis et samedis soir, ce sont les soirs où on tourne le plus", explique Marilyne qui aurait préféré ouvrir plus tard le matin pour fermer plus tard le soir.
Moins de lumières moins longtemps
Les illuminations sont également au cœur de la réflexion de la municipalité. Ce n'est un secret pour personne, si les lumières strasbourgeoises attirent le monde entier, elles coûtent toutefois très cher en énergie.
Alors, toujours dans une logique de sobriété énergétique, Eric Bodin, président régional du syndicat des industries forains et membre de la "commission sélection Strasbourg, capitale de Noël" annonce qu'il "10 à 20 % d'illuminations en moins. Cela a pour but de réduire le coût de fonctionnement et d'installation".
Autres mesures qui concernent l'éclairage, toutes les illuminations gérées par la ville seront des illuminations LED, beaucoup moins énergivores. Une mesure qui était déjà progressivement mise en place l'année dernière et qui sera totale cette année. Cette obligation s'appliquera aussi pour les éclairages intérieurs et extérieurs des chalets.
Des lumières LED donc qui s'éteindront aussi plus tôt, à 23h contre minuit les années précédentes. À noter que les illuminations prendront fin le 8 janvier et non à la mi-janvier comme c'était le cas auparavant. Et comme partout en France depuis l'instauration de la loi Climat, les chauffages d'appoint dans les espaces non fermés (comme les chalets) seront interdits.
Des mesures qui ne semblent pas chambouler les Strasbourgeois : "S'il faut passer par là pour passer l'hiver avec suffisamment d'électricité, on est tout à fait prêt à l'accepter. Après, c'est sûr que ce sera moins festif, mais ça n’enlèvera rien à l'authenticité de Noël en Alsace je pense", nous explique une habitante de la Petite France, quartier historique de Strasbourg.
Une liste de travail non définitive
Concernant la liste des produits interdits à la vente, Guillaume Libsig, adjoint en charge de la coordination de Strasbourg Capitale de Noël, précise qu'il s'agit d'un "document de travail qui n'avait pas vocation à se retrouver dans le paysage médiatique".
La municipalité, qui souhaite plus d'authenticité et de qualité dans les objets vendus, a crée une commission spéciale qui aura pour mission " d'aller à la rencontre des exposants pour dialoguer avec eux" ajoute Guillaume Libsig. Cette commission se réunira à nouveau début 2023 pour statuer et tirer des leçons de l'édition 2022.