Champagne au marché de Noël de Strasbourg finalement autorisé : Châlons et Reims se sont mises en avant

On trouvera finalement du champagne au marché de Noël de Strasbourg (Bas-Rhin), a-t-on appris dans la matinée de ce jeudi 13 octobre. L'une des réactions les plus fortes à l'annonce de son interdiction était venue de la mairie de Châlons-en-Champagne (Marne), qui a sorti une affiche humoristique pour l'occasion.

La mairie de Strasbourg (Bas-Rhin) a précisé sa pensée (ou plutôt en partie rétropédalé, pour parler plus franchement). Finalement, le champagne qui avait été interdit sur son célèbre marché de Noël... sera bien autorisé.

Il faut dire que les interdictions proposées par le comité Strasbourg capitale de Noël (associant la municipalité et la profession) avaient suscité une intense polémique. Le célèbre vin effervescent champenois ne devait pas être visible sur les étals des chalets en bois du Christkindelsmärik (nom traditionnel du marché de Noël strasbourgeois).

Mais finalement, il y aura bien du champagne. C'est ce qu'on a appris dans la matinée de ce jeudi 13 octobre 2022, au cours d'une conférence de presse donnée par Guillaume Libsig, l'adjoint (EELV)  strasbourgeois en charge de la vie associative et de l'évènementiel.

Strasbourg noue un nouveau partenariat

Voyant sa ville accusée d'avoir éhontément interdit le champagne, monsieur Libsig a tenu à préciser que "ça n'a jamais été le cas. Il y a eu une première demande cette année. Et nous avons statué en cohérence avec notre objectif d'authenticité, de mise en avant des traditions et du terroir alsaciens, de préférer le crémant [sur le marché de Noël]." Il est parfois qualifié de "supermarché à ciel ouvert", d'où l'envie municipale de remettre l'église (alsacienne) au milieu du village.


"Le sujet a permis d'avoir une relation très concrète, très directe, avec la ville de Reims, et nous avons déjà trouvé une solution avec la mairie. Dès l'édition 2023, il y aura la présence de stands mettant en avant ces terroirs Grand Est : parce qu'eux aussi participent à ces objectif de mise en valeur de le terroir et de leur savoir-faire."

"Un partenariat est donc noué avec Reims pour les prochaines éditions. Ce partenariat pourra aussi s'étendre à d'autres terroirs Grand Est, en lien avec toutes les questions que ce débat a permis." Il en profite pour rappeler qu'il y a déjà du champagne "partout, tout le temps, dans Strasbourg : dans les commerces et les bars. Et c'est une très bonne chose."

Diplomatie rémoise et reproches sparnaciens

L'"affaire" se termine bien, même si l'interdiction initiale a été fraîchement accueillie - c'est le moins qu'on puisse dire - en Champagne. Arnaud Robinet, maire (Horizons) de Reims (Marne), a indiqué sur Facebook avoir "cru à une information du Gorafi" (titre parodique de plus en plus souvent rattrapé par la réalité, voir ci-dessous).

L'édile y avait vu "un mauvais signe envoyé par la capitale régionale", et précisé que le marché de Noël rémois accueillerait sans souci ses "amis alsaciens". Il a alors pris "sa plus belle plume" pour écrire à la maire (EELV) Jeanne Barseghian de Strasbourg et plaider la cause du vin à bulles. Avec  succès : il l'a remerciée "pour notre échange et ses explications. Travaillons ensemble de manière réciproque afin de mener un projet de coopération entre nos deux villes [au sein de "la région Grand Est"].

Moins tendre, Franck Leroy, le maire (Horizons) d'Épernay (Marne), la capitale du champagne, avait évoqué "une information grotesque" et "consternant[e]", dans la lignée du monde du champagne. Il pointait que "la France est une terre de liberté qui, aux yeux des dizaines de millions de touristes qui la fréquentent, symbolise un certain art de vivre, le plaisir de partager les mets les plus raffinés et les meilleurs vins du monde. Et bien, tout cela vient de changer... à Strasbourg." Son message avait été publié deux jours avant le retour en grâce du champagne.

L'humour châlonnais tire son épingle du jeu

Le reste de la grande région n'a pas fait exception. Notamment, après avoir fustigé "une insupportable forme de chasse à une soi-disant vertu"  et une interdiction "clownesque", son président (LR) Jean Rottner a salué la campagne de communication lancée par Châlons-en-Champagne (visible dans le tweet ci-dessous).



La municipalité châlonnaise a pris le parti d'en rire, non sans omettre de se mettre en avant. Ainsi, sur une affiche diffusée sur les réseaux sociaux, on apprend qu'"au menu du marché de Noël de Châlons", on trouvera "une raclette traditionnelle" (comme le crémant, le munster est privilégié par le marché de Noël strasbourgeois) accompagnée évidemment d'un "duo de vrai champagne"

Chargée des relations presse de la municipalité, Amélie Invernici évoque auprès de France 3 Champagne-Ardenne "une idée du directeur de la communication, Lénaïc Leroy, validée par le maire. C'est pour rebondir aux annonces sur ce que l'on retrouve sur le marché de Noël de Strasbourg."

"On réaffirme notre patrimoine, et la fierté de nos produits locaux." Elle fait référence au champagne : "la raclette, c'est pour le pied-de-nez, effectivement". Plus largement, ce message s'inscrit "dans la dynamique de communication de Châlons-en-Champagne, sur le registre un peu léger, drôle, décalé"


La communicante évoque une précédente campagne pour inciter à venir habiter à Châlons-en-Champagne. Elle détournait les codes de l'application de rencontres Adopte un mec. Adopte Châlons, donc. "On avait eu pas mal de retours." C'était en mai 2021.

Autre campagne décalée à l'actif du service communication de la mairie : une série de mèmes (concept d'images humoristiques qu'on a déjà expliqué ici) détournant les tableaux des musées de la ville. Les images avaient circulé sur Facebook pour inciter la population à venir au musée.


La ville de Châlons-en-Champagne en avait encore remis une couche "pour faire parler d'elle positivement" il y a fort peu. Un court-métrage promotionnel reprenant les codes de James Bond y avait été tourné, et avait connu un grand succès. 

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