EN IMAGES. Dans les coulisses de "Cuvée Royale", court-métrage à la James Bond tourné à Châlons

Sorti le jeudi 1er septembre, "Cuvée Royale" est un court-métrage reprenant les codes de James Bond. Il a été filmé à Châlons-en-Champagne (Marne) pour y promouvoir le tourisme. Le réalisateur, Léo Ginailhac, nous confie ses anecdotes de tournage.

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Difficile de passer à côté : c'est LE film du moment. Non, pas Le Visiteur du futur (même si c'est très bien) : on parle ici de Cuvée Royale.

C'est comme Casino Royale, l'un des James Bond les plus connus. Mais en plus court (six minutes), "fait pour surprendre", et à Châlons-en-Champagne (Marne).

Ce court-métrage novateur a été commandé par l'office de tourisme châlonnais afin de promouvoir le patrimoine local (France 3 Champagne-Ardenne a relayé l'initiative), de quoi au passage "rendre les Châlonnais plus fiers de leur ville". Il a été présenté en avant-première lors de la Foire de Châlons (à voir ou à revoir dans le lecteur ci-dessous). 


Léo Ginailhac, réalisateur âgé de 32 ans qui "fait de la réalisation audiovisuelle depuis tout petit et a toujours eu à coeur de vanter les atouts de [sa] région", a été contacté pour qu'il livre ses anecdotes de tournage. Lesquelles sont nombreuses et variées.

Un heureux précédent

"Laurence Padiou, directrice de l'office de tourisme de Châlons, m'avait déjà sollicité pour un premier film d'attractivité touristique sur la destination, la carte était totalement blanche. J'[avais] donc réalisé Wake up Châlons il y a trois ans [une vidéo déjà fort prometteuse, réalisée sur wakeboard; ndlr] et qui avait déjà été fort apprécié par la ville, le département, et bon nombre d'internautes [on lui doit aussi Live Royal, un concert du haut de la cathédrale de Reims lors du marché de Noël; ndlr]."

C'est notre projet

"Laurence Padiou m'a donc rappelé cette année pour réaliser un nouveau film, suggérant l'idée de faire un film d'action, pourquoi pas au travers de James Bond, ou en tout cas, quelque chose qui s'en rapproche. À partir de ce premier brief très ouvert, j'ai pu construire le scénario point par point, pour voir le maximum d'actions qui fasse référence à ce film, tout en découvrant la ville. C'est donc une idée de l'office, mise en perspective de ma part. Châlons nous a vraiment ouvert les portes de la ville, nous donnant de très bonnes conditions de tournage. C'était donnant-donnant."


Longue production mais tournage court

"Il a fallu beaucoup de préparation en amont : le casting, le repérage, l'écriture, l'organisation de l'équipe, la logistique. On a commencé à penser à ça quelques mois avant le tournage. Ensuite on a eu une session de deux journées de tournage durant l'été. Puis une autre de trois jours. Donc on a pu rentrer toutes ces images en cinq jours, ce qui est assez impressionnant : pour autant d'images, il faut beaucoup plus de temps et d'équipes. On n'a pas chômé, c'était vraiment des journées hyper actives."

 

Aucune chaise blessée durant le tournage

"[Dans la cathédrale], lorsqu'on a balancé une chaise, on a vraiment pris soin d'elle. Elle n'est pas cassée. On a rajouté un son [pour dramatiser; ndlr]. On n'avait pas forcément prévenu qu'on ferait ça, on ne voulait pas faire peur..."  (voir ci-dessous la carte des lieux de tournage comprenant la cathédrale)

"Ça va être tout noir !"

"La gestion de la lumière dans les caves [de la maison de champagne Joseph Perrier; ndlr] a été très complexe. On n'y voit rien, et on n'a pas le droit de mettre de la lumière forte pour ne pas abîmer les bouteilles. Donc sur chaque déplacement de scène, des gens m'ont assisté pour déplacer et dissimuler les lumières dans les hauteurs. Ça a été très complexe."


Après le travail, encore plus de travail

"Ensuite, la post-production est ce qui a pris le plus de temps : quasiment un mois de travail. Pour le montage notamment. Ainsi que la composition de la musique originale sur mesure : ses sonorités sont un clin d'oeil à celles de James Bond. Les bruitages, eux aussi, ont été refaits entièrement par un sound designer. La dernière étape, la colorisation des images, a eu lieu dans un studio à Paris. J'ai demandé beaucoup de retours à chaque étape, je voulais que ce soit le plus parfait possible. On a fini la veille de la projection à la Foire !"

Un casting fait de réseaux

"À force de faire des films, on connait des gens qui connaissent d'autres personnes : le réseau... On m'a chaudement recommandé Thomas [Le Groignec], qui est l'un des meilleurs cascadeurs en France dans sa catégorie. Lui travaille beaucoup avec [Mavric Garcia], son collègue, qui est une doublure sur les très grosses productions aux États-Unis, comme les films Marvel. Ils ont vraiment aidé à maintenir un niveau élevé sur tout le film grâce à la qualité élevée de leurs actions et leurs cascades. Et pour l'anecdote, la James Bond girl, [Chiara Koskina], c'est ma copine... C'est... du réseau proche, très proche on va dire. Elle a été actrice à Londres pendant des années, et s'est prêtée au jeu : elle avait les qualités pour participer et faire l'ouverture de la première scène."


Coûteux véhicules

"Dans la fourchette budgétaire donnée - 40.000 euros - il a fallu optimiser pour faire le maximum de choses. Il a fallu faire fonctionner le réseau aussi, notamment pour l'Aston Martin. L'hélicoptère représente le coût majeur du film. Les jet-skis ont été prêtés par le département; la moto a également été prêtée. Pour réussir un film comme ça, la qualité des réseaux est hyper importante pour ne pas payer chaque activité mise en avant plein pot, sinon ça aurait coûté une fortune."


Pas loin de l'accident

"On est passé très proche de planter l'Aston Martin dans le décor... C'est là que la qualité des cascadeurs a permis de rattraper le coup. Ils ont l'habitude de piloter des grosses voitures. Le propriétaire était là sur l'intégralité du tournage, donc il a dû avoir quelques sueurs froides. Mais on a été très agréablement impressionné par la carte blanche qu'il a donnée pour l'usage de son véhicule. On s'attendait à devoir rouler tout doucement et faire attention; il nous a dit qu'on pouvait y aller. On l'a vraiment remercié, d'autant que la ville lui a chaleureusement déroulé le tapis rouge pendant le tournage."


Circulation en conditions réelles (ou presque)

"Pour la course-poursuite sur route ouverte, c'est un mélange. On a des figurants complètement au courant de ce qui se passe pour les scènes rapprochées, c'est important par mesure de sécurité, bien sûr. Et pour les gens plus éloignés du véhicule, ils ont juste été prévenus le moment-même." 

La surprise n'était pas feinte

"Pour celle au marché, on voulait une vraie ambiance, et c'était difficile de rassembler 300 figurants comme on a fait pour le musée où il y en avait 30. On a donc surpris volontairement les gens, dans la vraie ambiance du marché ouvert; on entend même des cris pour de vrai. Pour que ça soit plus réaliste. On a commencé le matin : le marché était bondé. Et en fin de matinée, on ne le voit pas car les plans sont plus serrés, mais le marché était déjà vide. Cette scène a d'ailleurs été décidée et rajoutée quelques jours avant le tournage."

La police pour de vrai

"Incroyable, on avait de vrais policiers. Ils se sont prêtés au jeu, chose impossible dans une autre ville comme Paris ou Reims. Les policiers municipaux châlonnais ont été vraiment engagés. On les remercie chaleureusement, d'autant qu'ils n'avaient pas vraiment été très avertis en avance : on a dû répéter plusieurs fois car ils se mettaient à rigoler, c'était pas très crédible."


Un gadget aussi pour de vrai

"Du côté des nouvelles technologies, le film dévoile un prototype de transport de bouteilles de champagne en drône. Ce n'est pas un trucage : on en a vraiment fabriqué un sur mesure pour transporter le magnum de champagne. On serait content d'aider les maisons de champagne à réaliser un prototype si ça les intéresse..." 


Bain forcé

"Thomas [Le Groignec] est tombé plusieurs fois à l'eau lors de la scène du jet-ski, à la fin. Lorsqu'il sautait dans le bateau, il a en fait sauté dans l'eau plusieurs fois... On a hésité à faire un bêtisier... mais on a la chance d'avoir trop de travail."


Léo Ginailhac garde le mystère sur ses prochains projets, mais confie "vouloir toujours proposer quelque chose de différent, afin de créer la surprise sur les habitants et pour la destination touristique. Le fond et la forme de chaque film doivent être différents et captiver dans la durée, sans se répéter. Il faudra surprendre une fois de plus, mais pas au travers d'un film d'action." On se tient prêt pour la prochaine fois...

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