Les Strasbourgeois respirent tous les jours une énorme quantité de polluants, dégagée par les voitures et notamment les véhicules de livraison. La mairie annonce de nouvelles dispositions pour faire baisser le taux de pollution en ville.
Dans l'eurométropole, 3.600 livraisons par camionnettes ou camions sont à l'origine d'une pollution de 34.000 tonnes de CO2 par an. Jean-Baptiste Gernet, conseiller de la commune de Strasbourg, en charge des modes actifs et des nouvelles pratiques de déplacement, dévoile les objectifs de la ville.
©france3Alsace
Les grandes lignes des mesures
- Fin des livraisons par véhicules au diesel d'ici 2021, car le centre-ville concentre près de 25% des livraisons sur seulement 3,4% du territoire.
- Dès le 1er septembre 2018 : introduction d'une heure supplémentaire de livraison pour les véhicules propres, elle passera de 10h30 à 11h30 et
- Fin de livraison pour les véhicules non électriques et GNV de 11h00 à 10h30. Dès le 1er septembre 2019 : ces mesures seront complétées par l'interdiction de circuler des véhicules de livraison aux pastilles Crit'Air 4.
Des citoyens se mobilisent
FAMILY AIR, un collectif regroupant des parents, des enseignants, des personnels de la petite enfance soucieux de la qualité de l’air lance une pétition en direction des élus de Strasbourg et STRASBOURG RESPIRE, un collectif agissant comme lanceur d’alerte sur les risques pour la santé de la pollution de l’air fait 10 proposition à la ville pour aller plus loin :Limiter les utilitaires polluants en ville avec plusieurs leviers possibles :
- Mise en place d’une plateforme de livraison à l’entrée de la ville puis développement des véhicules électriques, vélo cargo, etc.
- Mise en place d’un service de location d’utilitaires propres
- Amélioration du rendement : actuellement, beaucoup de ces utilitaires ne sont remplis qu’au tiers, il faut grouper les livraisons par quartier.
- Limitation puis interdiction des véhicules particuliers polluants dans toute la ville (vieux véhicules diesel) puis interdiction progressive du diesel en ville (comme au Japon) car même les nouveaux diesel émettent des particules (PM) dites ultra-fines.
- Limiter l’autosolisme, favoriser le covoiturage et le recours à l’autopartage par des prix attractifs, abonnements vélo électriques. La possibilité d’adaptation au GPL pour certains véhicules.
- Informer les automobilistes sur la nécessité de couper leur moteur à chaque arrêt, en particulier au feu de signalisation.
- Limiter la circulation des taxis polluants : subventions pour véhicules taxi hybrides, électriques, bornes de recharge rapide. Cette mesure prise par la mairie de Paris ne figure malheureusement pas dans le PPA strasbourgeois.
- Inciter les autoécoles qui forment les jeunes et qui effectuent de nombreux kilomètres en ville à remplacer leur flotte qui est aujourd’hui 100% diesel.
Développer les pistes cyclables à l’écart des voitures, pour que les cyclistes n’aient pas à respirer l’air sorti directement des pots d’échappement. Actuellement les cyclistes qui font l’effort de ne pas polluer prennent à la fois des risques d’accident mais surtout mettent leur santé en danger en respirant encore plus de particules fines et de dérivés benzéniques.
Créer de véritables voies vertes pour piétons et cyclistes à l’écart des voitures.
Sécuriser les pistes cyclables, grand nombre de pistes actuellement sont trop dangereuses et freinent le développement du vélo.
Etudier la possibilité de pistes cyclables le long de l’eau, et faire de la première couronne (Quai des bateliers….) un espace sans voiture.
Développer l’aide financière kilométrique pour cyclistes.
Développer le transport par bateaux sur l'Ill, les livraisons notamment des commerces. (A cette fin, un quai de chargement et livraisons est prévu dans le réaménagment des quais sud de Strasbourg.)
Garantir des transports fluviaux propres (Tourisme, Batorama) avec obligation de filtres comme c’est le cas en Suisse par exemple.
On le voit, les idées ne manquent pas, reste à passer à leur réalisation.