Les chambres consulaires alsaciennes ont effectué leur rentrée ce jeudi 5 septembre. À cette occasion, elles ont présenté leurs perspectives pour l'année à venir, tout en faisant part de leur inquiétude.
Ce jeudi 5 septembre, c'était la rentrée des chambres consulaires alsaciennes : des métiers, du commerce et d'industrie et de l'agriculture. À cette occasion, elles ont évoqué leurs perspectives pour l'année à venir. Une rentrée teintée d'inquiétude dans un contexte politique incertain pour les chefs d'entreprise, dans des secteurs parfois fragilisés.
Le secteur du BTP en difficulté
Depuis plusieurs années, le secteur du BTP est en souffrance. À l'échelle nationale, 33 000 défaillances ont été recensées dans ce secteur. C’est-à-dire, de situations dans lesquelles les entreprises ne sont plus en mesure de faire face à leurs obligations financières. L'Alsace n'est pas épargnée pas ces événements.
Invité dans le journal de France 3 Alsace, ce jeudi 5 septembre, Jean-Luc Hoffmann, président de la Chambre des Métiers d'Alsace explique : "nous avons des défaillances d'entreprises, nous avons aussi des entreprises qui se séparent d'une partie des collaborateurs et c'est assez inquiétant. Aujourd'hui, on a un focus sur la rénovation qui a le vent en poupe, mais tous ceux qui sont dans le bâti neuf ne peuvent pas aller sur la rénovation."
Incertitudes politiques
De manière globale, les présidents des chambres sont d'accord pour dire que "la rentrée est morose", et que tous les secteurs économiques sont un peu fragilisés. Jean-Luc Heimburger, président de la Chambre de commerce et de I'industrie Alsace Eurométropole, interrogé au micro de France 3 ajoute : “Nous sommes dans un contexte d’inquiétude, mais aussi d’espoir et d’envie d’avancer aussi surtout. Le problème aujourd’hui, c’est qu’on a beaucoup d’incertitudes et notamment politique, c’est la première qui pèse sur nous aujourd’hui.”
Les questionnements sont nombreux selon eux du côté des chefs d'entreprise, ils "ne sont pas enclins à investir et à se projeter", atteste Jean-Luc Hoffmann. "On se demande aussi si le gouvernement va pouvoir apporter des soutiens dans le secteur du BTP par exemple qui en a besoin, car on a une dette exponentielle."
Et si le marché de l'emploi n'est plus aussi tendu qu'il y a quelques mois, le président de la Chambre des Métiers d'Alsace pointe un "déficit de qualifications parmi les collaborateurs". Et encourage "l'apprentissage et la formation de jeunes."
Des discussions avec la Collectivité européenne d'Alsace
Dans les semaines à venir, un autre dossier va s'imposer dans les discussions des chambres consulaires, celui du R-Pass. Il s'agit d'une contribution poids lourds qu'aimerait mettre en place la Collectivité européenne d'Alsace (CeA) sur le "réseau structurant alsacien" à l'horizon 2025. Ce projet viserait à dégager des ressources afin d'entretenir et de développer les infrastructures de mobilités.
Du côté des chambres consulaires, le projet ne plaît pas. "On s'oppose à toute forme de taxes supplémentaires pour les entreprises. Elles ont le couteau sous la gorge, elles ne peuvent plus absorber de taxes supplémentaires. On pourrait, mais derrière ça voudrait dire que c'est le consommateur final qui paye", déclare Jean-Luc Hoffmann, président de la Chambre des Métiers d'Alsace. Des discussions et négociations entre les chambres consulaires et le CeA, doivent avoir lieu prochainement.