Une manifestation s'est tenue ce mardi 1ᵉʳ octobre contre le projet de tram nord, un projet porté par l'Eurométropole et la ville de Strasbourg. Soixante-dix opposants se sont réunis devant le parc des expositions où s'ouvrait le congrès européen des mobilités en présence de Jeanne Barseghian et de Pia Imbs.
Des huées pour accueillir Pia Imbs, la présidente de l’Eurométropole et Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg. Ils étaient environ soixante-dix ce mardi 1ᵉʳ octobre à s'opposer bruyamment au projet de tram nord, devant le palais des expositions de Strasbourg, où s'ouvrait le congrès européen des mobilités. Des élus d'opposition ont été rejoints par des habitants et des riverains qui dénoncent le tracé retenu.
"J'ai des problèmes de santé et une grand-mère dont je m'occupe, explique Jeanne Wendling, qui habite à la Robertsau. Mais avec ce tram, je n'y arriverai plus. Si je quitte mon quartier et que tout est bloqué, je vais faire comment pour aller lui faire ses courses et pour l'aider ?"
Ce projet à 268 millions d’euros est censé désenclaver le nord de l’agglomération strasbourgeoise et répondre à l’urgence climatique. Mais les opposants ne désarment pas : "c'est un gâchis et une erreur historique, affirme de son côté Vincent Mathieu. Ce tracé fait passer le tram à l'ouest de Schiltigheim sans desservir au moins quatre points importants de la ville : la mairie, la médiathèque, la gare et le nouveau quartier prioritaire de la ville, Sainte-Odile. C'est franchement un gaspillage d'argent public."
Un point de vue partagé par Catherine Trautmann. L'ancienne maire de Strasbourg, présente, n'a jamais caché son opposition à ce tracé : "Un tram pour moi, ça n'est pas un tracé qui ne fait qu'amener les gens d'un quartier dédié au logement social vers le centre-ville de Strasbourg, sans desservir les services publics."
La maire de Strasbourg persiste et signe
De son côté, la maire (EELV) de Strasbourg persiste et signe. "Je comprends qu'il y ait un débat, a insisté Jeanne Barseghian. Quand on change le territoire, ça provoque des débats. Mais pour autant, je pense que dans l'intérêt général, pour le climat, pour l'équité territoriale, pour desservir des dizaines de milliers d'habitants qui aujourd'hui n'ont pas accès aux transports en commun, il faut aller de l'avant."
Selon les opposants au projet, rien n'est joué. L’enquête publique qui est en cours pourrait tout changer. "Aujourd'hui, à mi-parcours, plus de mille huit cents citoyens se sont exprimés, ce qui est un record, assure Pierre Jakubowicz, conseiller municipal (Horizons) de Strasbourg. On voit bien dans la multiplicité de ces contributions que les doutes sont forts. C'est important qu'ils soient entendus et pris en compte." L'enquête publique se termine le 18 octobre 2024. Les manifestants appellent tous les citoyens à y participer.