Un camp de sans-abris évacué à Strasbourg: "il y avait moins de police que d'habitude, c'était plus apaisant"

Environ 150 sans-abris ont vu leur hébergement de fortune démantelé, le 1er août, au campement de la Meinau à Strasbourg. Ils ont été transportés vers le gymnase du Heyritz où ils se verront offrir des solutions d’hébergement temporaires après examen de leur situation administrative. L’évacuation s’est passée dans le calme.

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Ce jeudi 1er août, à 7h30 du matin, les forces de l’ordre ont investi les lieux. Le camp de fortune établi dans le square Krimmeri, en face du Stade de la Meinau, a été évacué en moins d'une heure et demi. Cette intervention fait suite à la demande de démantèlement de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), propriétaires du terrain. Le 16 juillet dernier, la préfecture autorise le concours à la force publique pour évacuer ce campement. 

L’évacuation s’est passée dans le calme. “Il y avait moins de police que d’habitude. C’est plus apaisant pour tout le monde”, raconte Sabine Carriou, présidente de l’association Les Petites Roues et présente sur les lieux. “La plupart attendaient avec impatience de voir leur situation changer.” Vers neuf heures, ils ont été menés vers des bus, direction le gymnase du Heyritz, “en vue de se voir proposer, à tous, des solutions d’hébergement. Là-bas, ils pourront aussi se restaurer et se reposer”, confirme Mathieu Duhamel, secrétaire général de la Préfecture du Bas-Rhin. 

Tentes pliées, palettes cassées, jouets au sol. Au dernier recensement fait par l’association Les Petites Roues en fin de semaine dernière, ils étaient 230, dont environ 90 mineurs, à vivre près du Rhin tortu et venaient principalement d’Afghanistan et de Syrie. “Il y a une majorité de familles. Beaucoup sont dans des situations médicales inquiétantes. Il y a des gens dialysés, en chimiothérapie ou en fauteuil roulant”, ajoute Sabine Carriou. 

Une deuxième évacuation cette année

C’est la deuxième fois que ces installations sont démontées cette année. En avril dernier, même processus à la demande de la Ville et de l’EMS. Le camp s’est rapidement reformé. Pas étonnant pour Camille Vega, secrétaire général du Secours Populaire du Bas-Rhin. “Ces personnes savent que c’est rare de recevoir une solution d’hébergement adaptée, ils sont souvent obligés de retourner à la rue.” Au niveau du camp Krimmeri, la préfecture se veut préventive. “On peut espérer que le terrain fasse l’objet de quelques aménagements simples qui rendraient l’installation un peu plus difficile”, commente Mathieu Duhamel.

Malgré la sérénité de la matinée, c’est aussi un sentiment d’incompréhension commune qui domine du côté des associations présentes. Chez Les Petites Roues et au Secours Populaire, “On a du mal à comprendre pourquoi il faut attendre que plus de 200 personnes soient entassées dans un parc pour faire quelque chose".

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