Une assemblée générale à l’université de Strasbourg a été évacuée, ce 19 janvier 2023, par des CRS peu après la manifestation contre la réforme des retraites. Certains élus ont dénoncé des "intimidations" et demandent des explications.
Alors que la manifestation contre la réforme des retraites prenait fin place Kléber, des étudiants ont continué la mobilisation en organisant, ce jeudi 19 janvier vers 17h, une assemblée générale à l’université de Strasbourg. Une heure plus tard, des CRS ont évacué, dans le calme, la centaine de personnes se trouvant dans l’amphithéâtre.
L’intrusion des forces de l’ordre n’a toutefois pas plu au syndicat Alternative Etudiante Strasbourg (AES). "On trouve ça scandaleux qu’ils puissent envoyer des CRS dans une université", explique Simon, président de l’AES, "Il n’y avait aucun appel au blocus, ni à occuper les lieux. Nous étions là pour réfléchir à nos mobilisations et au tractage".
Certains élus de gauche ont d’ailleurs dénoncé l’ordre donné par le président de l’université d’évacuer les lieux. "Je condamne l'intrusion de CRS pour interrompre une AG étudiante, à la suite d'une journée de mobilisation nationale", écrit Emmanuel Fernandes, député LFI de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, sur son compte Twitter.
Sandra Regol, députée EELV de la première circonscription du Bas-Rhin, a demandé que "lumière soit faite" sur le déploiement des forces de l’ordre. Elle termine son tweet en affirmant son "soutien aux étudiants".
Le président de l’université assume l’évacuation de l’AG
Alors que les syndicats étudiants parlent d’une AG organisée dans le calme, Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg, ne fait pas le même constat. "Les personnes sont entrées de force dans l’amphithéâtre. Ils ont d’ailleurs blessé du personnel", indique-t-il, "J’ai donc fait intervenir la police, et je l’assume".
Le syndicat AES nie toutefois cette version. "Nous nous sommes dirigés vers l’amphi et les portes étaient ouvertes. Nous n’avons pas vu de personnel de l’université. Je n’ai pas eu d’information comme quoi il y avait eu des blessés", s’étonne Simon.
Nous avons toujours accordé des salles pour que les étudiants puissent se réunir en AG
Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg
Michel Deneken précise que l’assemblée générale était "sauvage" et qu’aucun membre de l’administration n’avait été prévenu de la réunion. "Nous avons toujours accordé des salles pour que les étudiants puissent se réunir en AG. Dans ce cas de figure, c’était une intrusion, car il n’y avait aucune autorisation préalable". Il assure que l'évacuation, réalisée par les forces de l'ordre, s’est déroulée "sans violence et que les étudiants sont rentrés calmement".
Concernant la position des élus locaux, le président de l’université ajoute qu’il attend d’eux "de poster des tweets objectifs et pas inexacts". Alors qu’une prochaine mobilisation contre la réforme des retraites est prévue le 31 janvier, l’université assure qu’elle accueillera des AG si les demandes de salles sont faites au préalable.