Après l'apparition d'un cas de dengue, une opération de démoustication a eu lieu dans la nuit du 21 au 22 août 2023 dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg. Sur sept hectares, les équipes spécialisées ont aspergé un insecticide en microgouttelettes afin d'éliminer toute présence du moustique tigre.
Une opération de démoustication a eu lieu aux alentours de 2h30 ce mardi 22 août dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg. Elle fait suite à la détection d'un cas de dengue chez une personne ayant récemment séjourné dans un pays tropical où cette maladie est présente.
Le secteur concerné était la place du Foin. Sept hectares de terrain ont été aspergés d'insecticides en près de 30 minutes. Le périmètre a été décidé par les enquêteurs sur place. "Lorsqu’une personne déclare une maladie, il y a une enquête épidémiologique. On demande quels ont été ses déplacements", explique Christelle Bender, responsable technique du syndicat de lutte contre les moustiques du Bas-Rhin.
"Ensuite, on regarde si le moustique tigre est présent dans le secteur. Si c'est le cas, il y a un risque de transmission et donc on procède à la démoustication", ajoute-t-elle. En effet, la dengue est une infection virale transmise par la piqûre d'un moustique tigre. Les symptômes les plus fréquents sont une forte fièvre, des maux de tête, des courbatures, des nausées et des éruptions cutanées.
Un épandage dans les moindres recoins
Le moustique ayant piqué une personne peut en contaminer d'autres pendant la période dite de "virémie", c'est-à-dire la durée pendant laquelle le virus reste présent dans le sang. Il est donc impératif d'éliminer tous les risques. Fort heureusement, le moustique tigre ne se déplace que très peu.
Sur les 150 mètres de la zone concernée à la Krutenau, les experts de l'Entente interdépartementale de démoustication Rhône-Alpes (EID), habilitée à diffuser l'insecticide, procèdent aux vérifications avant l'opération. "On va rapidement faire une reconnaissance pour démarrer le traitement à 2h30. Il faut vérifier qu’il n’y ait pas d’obstacles sur la zone à traiter et qu’on puisse accéder aux arrière-cours", indique Remy Foussadier, directeur de l'EID.
On répand le produit sur les endroits où il peut trouver refuge
Rémi Foussadier, directeur de l'EID Rhône-Alpes
L'objectif, pour les professionnels, est d'avoir un épandage sur la totalité du périmètre. "En ce moment, le moustique tigre est peu actif. C'est un insecte qui se déplace le jour. La nuit, il est au repos. C'est pour ça qu'on répand le produit sur les endroits où il peut trouver refuge, comme les arrière-cours, les jardins ou les bosquets", précise le directeur de l'EID.
Efficace en dix minutes
À bord d'un pick-up, les professionnels aspergent tout sur leur passage. Le produit, fabriqué à base d'un pyréthrinoïde ou de pyréthrines que l'on retrouve dans les antimoustiques classiques, est projeté à l'arrière du véhicule.
"Il y a un ventilateur à 10.000 tours qui crée un courant d’air. Il arrive ensuite dans les buses contenant le produit. Puis les ailettes qui sont présentes à l’intérieur vont provoquer des jets d’eau en microgouttelettes. Un brouillard de 20 micromètres est ensuite aspergé", détaille Rémi Foussadier.
L'insecticide agit tout de suite. Il reste en suspension dans l’air pendant 10 minutes. Durant cette période de suspension, on vise une activité létale sur le moustique tigre. Les habitants, de leurs côtés, ont dû rester chez eux avec les fenêtres fermées durant toute la durée de l'opération et les 30 minutes qui ont suivi.
Il s'agit de la deuxième opération de démoustication depuis le début de l'été 2023. Fin juillet, un autre cas de dengue avait été détecté dans le secteur du Neuhof.
