Plusieurs dizaines de militantes et militants anti-GCO ont décroché le portrait présidentiel d'Emmanuel Macron dans la mairie de Kolbsheim (Bas-Rhin), ce mardi 5 mars 2019. Le portrait a ensuite été promené sur le site du chantier, là où a eu lieu le déboisement de la forêt.
Nouvelle action pour le collectif ANV (Action Non-Violente) Cop21, ce mardi 5 mars 2019 en début d'après-midi. Plusieurs dizaines de militantes et militants ont décroché le portrait présidentiel d'Emmanuel Macron à la mairie de Kolbsheim (Bas-Rhin) avant d'aller le promener (voir tweet ci-dessous) sur le chantier du Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO). Le collectif a conservé le portrait à la fin de l’action. Il s’agit d'un acte de militantisme similaire à celui qui a eu lieu à Wittelsheim (Haut-Rhin) pour protester contre la gestion du dossier Stocamine par le gouvernement.
Nous venons de sortir de la mairie de #Kolbsheim et les gendarmes sont déjà là... Heureusement 40 villageois nous ont rejoint et nous couvrent pendant que nous rejoignons le chantier du viaduc #GCO #SortonsMacron #Ouestmacron pic.twitter.com/aPo9NmmCNN
— ANVCOP21 Strasbourg (@anvcop21Stbg) 5 mars 2019
Cette opération a lieu une semaine après une décision de justice décisive pour la poursuite des travaux du GCO. Au collectif ANV-Cop21 de Strasbourg, on revendique une action non-violente: "Les réponses du gouvernement ne sont pas à la hauteur des attentes, de l'urgence climatique. On veut le faire réagir sur cette question. Ce n'est pas une atteinte aux symboles du pays! On ne cherche pas à le dégrader, ce portrait: on ne brûle pas des drapeaux ou un portrait..."
"On ne va pas à l'encontre de ce symbole. On cherche à le solliciter alors qu'il y a des choses importantes qui se passent: ce projet inutile et imposé du GCO. Les scientifiques s'y sont opposé, la justice aussi, mais l'État n'a pas écouté. C'est comme pour l'Affaire du siècle [pétition signée par 2 millions de signataires visant à lancer un recours en justice contre l'État français pour "inaction climatique", ndlr], l'État ignore. Alors, on a décidé d'agir à Kolbsheim, avec des villageois qui sont écoeurés du manque d'écoute qu'on leur a témoigné."
"On m'a promis que le portrait reviendrait en l'état, mais je n'ai pas compris quand"
Le maire (SE) de Kolbsheim, Dany Karcher, n'était pas présent mais avec eu quelques échos de ce qui allait se passer: "J'avais vu des gens se promener dans le village, ce sont des militants que je connais... Sur l'idée, c'est sympa de vouloir faire constater au président ce qui se passe. Ça ne me pose pas de souci, je n'ai pas d'états d'âme... Mais j'avais précisé que si ça devait arriver, je voulais que le portrait soit respecté et qu'il soit rendu en l'état.""J'ai cru comprendre qu'il y avait eu une garde à vue dans le Haut-Rhin; une mairie a porté plainte pour vol quand c'est arrivé. Donc je pense que maintenant, ce sont des mairies "amies" qui seront visées, pour éviter de porter plainte. On m'a promis que le portrait reviendrait en l'état, mais je n'ai pas compris quand. Ce serait bien qu'il soit revenu dans la salle pour le prochain conseil municipal, dans deux semaines. Je ne suis pas sûr que son absence soit appréciée par certains élus. C'est un symbole: on apprécie ou non, mais ça se respecte."
On ne sait pas exactement où se trouve ce portrait pour le moment. Contacté, le collectif ANV-Cop21 de Strasbourg ne précise pas dans quelles circonstances il sera à nouveau utilisé ni quand il sera rendu, mais il réitère son intention de ne dégrader le portrait en aucun cas.