Dans une résolution votée par 411 eurodéputé(e)s (43 contre, 110 abstentions), le Parlement européen réuni à Strasbourg, a débattu des conditions de transport des animaux d'élevage et réclamé "davantage de contrôles inopinés fondés sur les risques et des sanctions plus dures pour les contrevenants".
Dans une résolution votée ce jeudi par 411 eurodéputés, le Parlement européen de Strasbourg a demandé davantage de contrôles et des sanctions en cas de non-respect des règles visant à protéger les animaux d'élevage transportés. Les eurodéputé(e)s ont aussi souhaité que soit réduit le temps de transport, devant être "aussi court que possible", et que soient transportées "des carcasses plutôt que des animaux vivants". Pour cela, ils ont plaidé "pour l'abattage local ou mobile".
Plus tôt dans la journé plusieurs militant(e)s pour le bien-être animal avaient manifesté aux abords du Parlement. Notamment avec un camion diffusant des images volontairement choquantes des conditions dans lesquelles sont transportés les animaux d'élevage sur le sol européen.
"Que les contrevenants soient effectivement punis"
Anja Hazekamp (eurodéputée PvdD, Parti pour les animaux), jointe par téléphone, nous explique qu'elle a apporté son soutien à ce vote. "On ne peut pas transporter ainsi des animaux sales, blessés... Nous nous trouvons sur un continent civilisé! Je suis allée voir comment cela se passait de mes propres yeux, cet été, en Croatie et en Slovénie. Il faisait extrêmement chaud. Nous avons suivis ces camions, et ils n'ont subi aucun contrôle vétérinaire.""Ce vote doit permettre de demander l'application de règles relatives au transport déjà existantes. Et que les contrevenants soient effectivement punis, jusqu'à la confiscation de leur véhicule par exemple. Aujourd'hui, les autorités des États européens sont à l'écoute des transporteurs, et non pas du bien-être animal. Nous espérons que ce rapport sera adopté en l'état. Mais nous avons aussi déposé des amendements plus stricts, notamment pour interdire le transport des bébés animaux."
L'eurodéputée Marie-Pierre Vieu (PCF) fait partie comme Anja Hazekamp du groupe parlementaire européen GUE/NGL (Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique) qui a voté favorablement dans l'hémicycle. "Ce rapport d'initiative, c'est une prise de position du Parlement européen. Il s'agit d'encadrer les conditions de transport des animaux, pour qu'ils y ait moins de souffrances: elles peuvent être terribles. Notamment en limitant à huit heures, voire moins, le temps de trajet; et en multipliant les contrôles inopinés."
"Le lobby des transporteurs pèse au sein du Parlement européen"
Marie-Pierre Vieu expliquait avant le vote: "J'ignore quel sera le rapport de force, mais le lobby des transporteurs est présent au sein du Parlement. Il pèse et veut empêcher cette délibération. Ces conditions dans le transport des animaux sont liées à l'argent: pour plus de profit, on rogne sur le bien-être animalier."
"Dans l'opinion, ce sujet devient incontournable. Le Parlement européen est impliqué dans les droits fondamentaux humains, et ça implique les relations qu'a l'humain avec ce qui l'entoure. Cela intègre la prise en compte de l'animal. Et de conclure, ensemble, on partage le même monde."
Aller plus loin?
Mais ce n'est pas suffisant pour Jesper Gustafsson, référent de l'association 269 Life France: "Ces animaux n'ont rien à boire et rien à manger pendant qu'ils sont transportés: on ne sanctionne pas les États qui ne respectent pas les conditions de transport malgré le fait qu'il y a des règles. C'est pour ça qu'il y a ce vote, pour que les animaux soient transportés dans de meilleures conditions." "Mais on continue l'exploitation des animaux, on les tuera quand même. Ce vote, c'est pour se déculpabiliser et éviter de se remettre en cause: on tourne en rond en continuant ainsi, en ne remettant pas en cause un système fondamentalement pourri."
Rapport sur la mise en œuvr... by on Scribd