Face à l'urgence sociale des flux migratoires, la ville de Strasbourg a annoncé lundi l'ouverture de cent places d'hébergement d'ici l'été pour les personnes les plus vulnérables, notamment les familles et les migrants déboutés du droit d'asile.
Répondant à l'urgence imposée par le "phénomène des migrations", la Ville ouvrira ses premières places d'hébergement la semaine prochaine et 100 places "d'ici à l'été", a indiqué le maire socialiste Roland Ries lors d'une conférence de presse le lundi 12 février. Il s'agit d'une trentaine de logements conventionnés, situés majoritairement dans le parc privé et sur le territoire de l'Eurométropole de Strasbourg.
La Ville prendra en charge les loyers mais aussi les besoins alimentaires, de formation en langue, de scolarisation des enfants et d'accompagnement administratif. Le coût estimé d'une mise à l'abri d'une personne vivant dans la rue est estimé à 14 euros par jour et par personne, selon la ville. La prise en charge des bénéficiaires sera assortie d'un "accompagnement bienveillant" et "adapté au parcours de chacun", a précisé Roland Ries.
La municipalité consacrera 100.000 euros chaque année à ce dispositif voué à s'inscrire dans la durée. Ces places seront mises à disposition par l'association catholique Caritas Alsace (70 places), et l'association "Accueil sans frontières 67" (30 places). Les logements pourront être occupés à l'année, pour des périodes de six mois à un an.
Cette initiative locale fait écho à une tribune publiée dans Le Monde, mi-décembre par les maires de sept grandes villes. Dans ce texte cosigné par le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), Bordeaux (Alain Juppé, LR), Toulouse (Jean-Luc Moudenc, LR), Grenoble (Eric Piolle, EELV), Lille (Martine Aubry, PS) et Nantes (Johanna Rolland,PS), les édiles se disaient "au pied du mur" face aux flux migratoires. Ils annonçaient vouloir "réfléchir sans délai", à la "mise en place d'un réseau solidaire entre les villes de France".
Le maire strasbourgeois a rappelé la vocation de Strasbourg qui durant la période allemande avait usé de ce principe "en matière de solidarité,
de secours aux personnes qui sont en grandes difficultés". "Toute personne en situation de détresse, de danger mérite qu'on s'intéresse d'abord à sa survie", a souligné l'édile. "Le phénomène des migrations n'est pas derrière nous. Il est aujourd'hui et demain, et il ne s'éteindra pas en construisant des murs, des frontières", a-t-il ajouté.
Les bénéficiaires seront orientés par le SIAO (Service intégré de l'accueil et de l'orientation) du Bas-Rhin, chargé d'établir les profils des bénéficiaires.