Depuis le 1er janvier 2024, le tri des biodéchets concerne tous les professionnels et les particuliers. A Strasbourg, ces restes alimentaires ou de cuisine sont envoyés dans un méthaniseur, dont la capacité vient de doubler, et permettent de produire du gaz.
C'est un geste auquel se sont habitués de nombreux habitants de l'Eurométropole de Strasbourg : trier les restes de cuisine ou de repas, avant de les déposer dans des bornes de collecte dédiées. "Depuis que ça a été mis en place, je viens entre une et deux fois par semaine, selon le volume de déchets", raconte cette habitante d'Oberschaeffolsheim (Bas-Rhin).
Comme elle, les Strasbourgeois ont pris le pli. Ils trient en moyenne 15 kilos de biodéchets par an, au-delà des 12 espérés. L'Eurométropole encourage les habitants à trier encore plus, avec pour objectif de valoriser à terme 7.500 tonnes par an de déchets issus de nos repas.
Le tri des biodéchets est obligatoire depuis début 2024. Et ceux qui pensaient que cette mesure n'était que du vent ne sont finalement pas si éloignés de la réalité. Les biodéchets des habitants de Strasbourg et environs sont transformés en biogaz, après un passage dans un méthaniseur installé à Oberschaeffolsheim.
Du gaz et de l'engrais
L'installation ouverte en 2020 reçoit chaque année 17 000 tonnes de biodéchets, dont 4 000 qui viennent des ménages. Cela permet d'alimenter en gaz 2 000 foyers. Le méthaniseur va prochainement mettre en service un nouveau digesteur, qui va permettre de doubler la quantité de biodéchets traités, et logiquement la quantité de biogaz produite.
D'autres produits du méthaniseur sont fournis à des agriculteurs ou des gestionnaires d'espaces verts pour servir d'engrais organique, notamment via de l'épandage.
Ce samedi 12 octobre 2024, l'usine de méthanisation a ouvert ses portes au public, pour expliquer comment il profite du traitement de ces déchets qu'ils jetaient auparavant dans la poubelle classique. "Cette visite me permettra d'expliquer ensuite aux gens de mon quartier comment ça marche", explique une riveraine.
La démarche autour de Strasbourg a démarré en 2022. Le premier intérêt était d'alléger la poubelle bleue, qui part à l'incinérateur, et où les restes alimentaires représentent un tiers du poids. Le bilan carbone des déchets est réduit grâce à la baisse de stockage et de combustion.
Encore trois communes de l'Eurométropole (Lingolsheim, Illkirch-graffenstaden et Ostwald) et quelques quartiers de Strasbourg doivent encore être équipés de points de collecte. Cela devrait être réalisé à l'horizon 2025, selon le calendrier officiel.