Voiture trouée à Strasbourg : non, ce n'était pas une météorite

Les amoureux des roches extra-terrestres vont être déçus. Le trou dans le toit de la voiture endommagée par une pierre le 20 novembre à Strasbourg n'est pas dû à une météorite.

C'est la fin d'un mystère qui a fait couler beaucoup d'encre. Romain G. avait trouvé le 20 novembre le toit de sa Clio rouge éventré par un caillou. Une météorite ? L'hypothèse était séduisante, mais elle est fausse.

L'École et Observatoire des Sciences de la Terre (EOST, rattachée au CNRS, Université de Strasbourg) ont analysé la pierre dans le laboratoire de l'Institut Terre et Environnement et les chercheurs sont formels : "la roche analysée est un grès (i.e. roche sédimentaire terrestre), composé de multiples cristaux de natures diverses (quartz, orthose, albite, pyrite), le tout, recouvert partiellement de filaments cristallisés d’hydrocarbures (bitume ou diesel)".

La roche est un grès, c'est-à-dire un sédiment d'origine terrestre.

EOST de Strasbourg

Une analyse très poussée

Le caillou a été analysé dans ses moindres détails : une observation grâce à une loupe binoculaire a pu constater une "absence de croûte de fusion", caractéristique intrinsèque d'une météorite. Une roche extraterrestre prend toujours feu en entrant dans l'atmosphère, brûlant la totalité ou une partie de la surface de la matière qui la compose. Puis cette roche est passée sous un microscope à balayage "permettant d'observer la roche très en détail et d’en analyser la composition". Enfin, aucun relevé sismologique des stations de la région n'a enregistré l'entrée d'une météorite dans l'atmosphère ce jour-là.

Une probabilité infime

L'EOST précise dans son communiqué que "la probabilité qu’une météorite heurte une voiture est très faible. Seul un cas avéré s’est produit depuis l’invention de l’automobile, en 1992 à Peeksill, Etats-Unis".

L'institut se lance avec humour dans une étude statistique pour expliquer la rareté d'un tel impact : "En considérant que le parc automobile sur Terre (en moyenne sur 100 ans) est de l’ordre d’un milliard de véhicules, la probabilité qu’un véhicule donné soit touché par une météorite assez grosse pour l’endommager est donc d’environ une chance sur cent milliards chaque année. À l’échelle de la France cela donne entre une chance sur mille et une sur dix mille qu’un des véhicules en circulation soit touché".

L'origine de cette pierre terrestre n'a donc pas encore livré tous ses secrets.

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