Dans la nuit de mercredi à jeudi, la permanence de Bruno Studer à Schiltigheim a été couvert d'inscriptions homophobes, antisémites et racistes. Le député de la majorité présidentielle a porté plainte.
"PD", "Macron, pute à juifs", "l'Alsace résiste" ou encore "Stop immigre" (sic)... Si les inscriptions ne brillent par leur intelligence, les messages sont clairs. C'est un Bruno Studer atterré qui a découvert sa permanence de Schiltigheim recouverte de tags haineux ce jeudi matin. "Je ne peux que regretter qu'on puisse encore tenir de tels propos homophobes, racistes et antisémites en France au XXIe siècle", déplore le député de La République en marche (LREM) de la troisième circonscription du Bas-Rhin. "Ce n'est malheureusement pas la première fois que nous sommes la cible d'actes de vandalisme."Le député confie avoir déjà déposé plusieurs plaintes depuis son élection, la dernière en date ce jeudi matin donc. "On ne peut qu'espérer que ce genre d'actes délictueux soient punis par la justice," confie-t-il. Encore faut-il trouver les responsables. Les slogans et symboles renvoient vers les identitaires, mouvance d'extrême-droite qui bénéficie depuis quelques temps d'une vitrine à Strasbourg au moyen du Bastion Social.
Bruno Studer est visé en tant que membre de la majorité présidentielle mais se sent aussi attaqué à titre personnel. "Le contexte est celui d'une libération de la parole haineuse, en particulier envers les représentants de la République que sont les hommes politiques, mais aussi les policiers ou les journalistes," constate-t-il. "Il ne faut pas être devin pour sentir que la République ne va pas bien. Ceci dit, c'est aussi le cas dans d'autres pays en Europe."
Ce matin une équipe mandatée par l'Eurométropole de Strasbourg était à pied d'oeuvre pour effacer les inscriptions. C'est effectivement loin d'être une première dans la région. La maison du maire de Brumath Etienne Wolf avait été recouverte de tags similaire le 9 novembre dernier. En octobre, c'est la mairie du village de Zoebersdorf qui avait été dégradé. En juillet les mairies de Thal-Marmoutier et Haegen avaient subi le même traitement.
Dans un communiqué envoyé ce jeudi, les élus de Schilitigheim témoignent de leur soutien à Bruno Studer face à des actes de "vandalisme inqualifiable à caractère homophobe, raciste et antisémite. [...] Nous, élus de Schiltigheim, nous dénonçons avec force cette violence, nous refusons d’accepter que de tels actes soient commis sur notre territoire, le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie n’ont pas leur place dans la République. Les désaccords politiques, les colères, ne peuvent justifier de tels actes de violence. La tenue du débat public doit se faire dans un cadre apaisé et respectueux de chacun, c’est le fondement même de notre démocratie."