L’hôpital de Wissembourg (Bas-Rhin) a accueilli ce vendredi 1er avril le premier bébé né de réfugiés ukrainiens de la commune. Il s’appelle Miroslav, un prénom qui ne doit rien au hasard. Il signifie «paix et gloire» en ukrainien.
Ses parents sont arrivés de Brovary, une ville située tout près de Kiev, il y a un peu plus de trois semaines, avec leurs deux premiers enfants : leur fils, Nikita, âgé de 12 ans et leur fille de 6 ans, Anastasia. Vendredi dernier, leur petit frère est venu au monde à l’hôpital de Wissembourg.
Miroslav pèse 3,400 kg. Né par césarienne, il est en parfaite santé. Son prénom signifie « paix et gloire » en ukrainien : "Le prénom nous est venu spontanément, confie la jeune maman de 33 ans, Viktoriia Palamarchuk. C’est un symbole d’espoir."
Depuis la naissance, elle récupère doucement : "Chaque jour je me sens un peu mieux. Je suis heureuse. Je vais bien. L’accouchement s’est passé très vite et nous avons très bien communiqué avec le personnel médical. Le gynécologue, les infirmières, tous ont été aux petits soins. Je leur en suis très reconnaissante."
La famille a énormément réfléchi avant de prendre la décision de quitter son pays natal. Mais finalement, ils sont partis tous les quatre, alors que l’accouchement approchait : "On s’est posé la question pendant au moins trois semaines, explique Dmytro Kravchenko, le père de Miroslav. Là-bas, on avait peur tout le temps, on ne vivait plus, on se demandait quand la prochaine bombe allait tomber."
Les deux aînés scolarisés à Wissembourg
Le compagnon de Viktoriia Palamarchuk a pu quitter l’Ukraine, car il est à la tête d’une famille de trois enfants qui ont moins de 18 ans. Sans cela, il aurait dû rester combattre. Leur douloureux périple jusqu’à Wissembourg a duré dix jours. Ils sont arrivés dans la commune le 16 mars dernier. Depuis, leurs deux premiers enfants y sont scolarisés et s’y plaisent énormément : "Ils vont même à l’école en courant tellement ils sont contents !", confie leur père. Toute la famille est installée dans un appartement prêté par l’hôpital de Wissembourg, avec la sœur de Viktoriia et ses jumelles.
Nous voulons apprendre le français, et essayer de trouver du travail.
Dmytro KravchenkoPère du petit Miroslav
L’avenir ? Difficile encore d’y penser : "Nous ne savons pas si nous allons rester ici, ni pour combien de temps. Nous venons à peine d’arriver. Mais nous commençons à nous projeter, explique Dmytro Kravchenko. Nous voulons apprendre le français, et essayer de trouver du travail." À Brovary, lui était architecte d’intérieur et sa compagne agent immobilier. Ils ont tout laissé derrière eux.
Pour fêter la venue au monde de Miroslav, la commune a mis les petits plats dans les grands. Un cerisier ukrainien a été planté ce lundi 4 avril à 14h dans le jardin des naissances de Wissembourg : "C’est un cerisier qui donnera… des cerises jaunes, explique Sandra Fischer-Junck, maire de la municipalité. Cette plantation, aujourd’hui, ça représente l’espoir, une vie meilleure pour eux, leur famille, leurs enfants, dans un pays libre." Un beau symbole.
Malgré les épreuves et les incertitudes, les jeunes parents savourent leur bonheur. Tout simplement : "Ce qui nous arrive est merveilleux. Ici, nous vivons sans stress. Nous nous sentons en sécurité. Et ça, c’est immense", conclut la jeune maman.