Onze personnes suspectées de participer à un trafic international de stupéfiants ont été arrêtées dans le Bas-Rhin le lundi 18 juin, après une enquête fondée sur la coopération européenne. Un effectif de 120 gendarmes a été nécessaire à ce démantèlement.
Voilà une publicité dont la ville de Beinheim se serait bien passée. Le chef d’un important mouvement de trafiquantes et de trafiquants de drogue y avait établi son quartier-général, avant d’être arrêté en avril. Dans le Bas-Rhin, l’arrestation de onze personnes a suivi, le lundi 18 juin. L’intervention a nécessité 120 gendarmes, qui ont effectué 32 perquisitions. 6.000 euros ont été saisis, ainsi que plusieurs véhicules.
Depuis août 2017, les personnes arrêtées récupéraient la drogue en Espagne (notamment du cannabis), et se chargeaient ensuite de l’écouler en France ou vers l’Allemagne. Le département du Bas-Rhin était donc stratégique, Stuttgart étant proche. La capitale du Bade-Wurtemberg abrite en effet un nombre important d’acheteurs et d’acheteuses. Ce trafic avait véritablement une dimension internationale.
Des convoyeurs et convoyeuses de drogue au profil inhabituel
Parmi les personnes arrêtées, plusieurs convoyeurs et convoyeuses, dont le profil peut parfois surprendre. Des sexagénaires ont ainsi été embauchés, ou encore des couples, afin d’endormir la méfiance des policiers chargés des contrôles sur les routes. Certains trajets avaient même été effectués à vide afin d’étudier la fréquence de ces contrôles.Ce coup de filet a été permis par la coopération des forces policières allemandes, espagnoles, et françaises, via l’agence Eurojust (en forme longue, unité de coopération judiciaire de l'Union européenne). L’enquête avait démarré en janvier, sous l’égide de la JIRS (juridiction inter-régionale spécialisée) de Nancy. Il aura fallu six mois pour parvenir à ce résultat, mais l’enquête n’est pas terminée. Il reste à étudier quels investissements ont été effectués avec les revenus provenant de la vente de drogue.