La tempête Ciaran est attendue pour le début du mois de novembre. Bien qu'éloignées des côtes, les régions entourant l'Île-de-France, comme la Champagne-Ardenne, devraient recevoir des rafales atteignant jusqu'à 120 km/h.
Elle s'appelle Ciaran - un prénom irlandais - et ce n'est pas un baptême accompagnant un heureux évènement. Ciaran est une tempête qui est prise très au sérieux par Météo-France.
L'épisode devrait se produire entre le soir du mercredi 1er novembre et la matinée du jeudi 2 novembre. Des rafales entre 100 et 120 km/h sont attendues à l'intérieur des terres, notamment autour de l'Île-de-France (y compris donc dans les départements ouest de la Champagne-Ardenne, surtout dans les Ardennes et la Marne, ainsi que dans le Nord-Pas-de-Calais).
France 3 Champagne-Ardenne était présente à la conférence de presse donnée par François Gourand, prévisionniste de Météo-France.
Qu'est-ce qui provoque cette tempête ?
"Nous avons un contexte météorologique depuis quelques semaines sur l'Europe de l'Ouest avec un flux perturbé, des dépressions qui se succèdent. Une nouvelle se forme actuellement à l'ouest de l'Atlantique, au large de Terre-Neuve. Elle va se renforcer en traversant l'océan entre le mardi 31 octobre et le mercredi 1er novembre. Cette traversée sera très rapide à cause du courant jet en altitude. En se renforçant, elle va prendre des caractéristiques tempétueuses sur la fin de journée du mercredi, lorsqu'elle abordera l'Europe de l'Ouest."
À quoi faut-il s'attendre ?
"À partir du mercredi soir, on attend des vents violents, avec des valeurs comprises entre 100 et 140 km/h pour les pointes de vent sur les littoraux, notamment de Bretagne; et des rafales dans l'intérieur des terres qui pourront atteindre les 100 à 120 km/h, sur le quart nord-ouest essentiellement. Il est encore trop tôt pour être certains des valeurs et des localisations touchées; nous affinerons les résultats."
"Un fort passage pluvieux est attendu également. Il va circuler très vite en raison des vents forts. On ne s'attend pas à de la pluie stationnaire, et donc à des cumuls de précipitations trop importants. Mais ces pluies vont passer dans des régions où les sols sont déjà gorgés d'eau [suite au passage de la tempête Céline; NDLR]. Et les arbres ont souvent encore leurs feuilles, qui offrent une grosse prise au vent. Nous pourrons donc avoir des chutes de branches, voire d'arbres."
"Il faudra donc se tenir éloigné des arbres, éviter de se rendre dans un parc ou en forêt. Il est conseillé de bien se tenir au courant des prévisions, publiées dans la partie vigilance de notre site."
Quand cela se terminera-t-il ?
"A priori, jeudi après-midi, on devrait sortir de l'influence de la tempête, à part peut-être dans l'extrême-nord du pays. On retrouvera alors un temps agité un peu plus classique."
Pourquoi des médias évoquent le terme de "bombe météorologique" ?
"Lorsqu'une dépression a un creusement, et donc un renforcement rapide, avec un seuil d'au moins 24 hectopascals en 24 heures, on emploie ce terme. Ciaran semble remplir ce critère : elle aura une trentaine d'hectopascals de renforcement entre mercredi matin et jeudi matin, lors de son approche puis arrivée en Europe de l'Ouest. Ce terme nous renseigne sur la rapidité d'intensification du phénomène, mais pas tellement sur l'intensité pure du phénomène, même s'il y a des vents violents associés. On en observe régulièrement sur l'océan Atlantique, même si ça concerne généralement d'autres pays."