Les premiers coups de sécateur ont été donné ce week-end dans les vignes du département de l'Aube. Pour remédier au manque de personnel, certains domaines font appel à des prestataires pour embaucher des travailleurs venus de l'Est de l'Europe.
Comme chaque année dans les vignes du village de Montgueux à l'ouest de Troyes (Aube), c'est l'effervescence. Malgré la chaleur étouffante, les petites mains du champagne s'activent.
Casquette sur la tête et sécateur à la main, la récolte du raisin vient de commencer dans les vignes du domaine Gérard Lassaigne. Parmi les travailleurs il y a Mario, c'est la cinquième année qu'il fait les vendanges. "Il fait très chaud mais on travaille, si l'on compare à l'année dernière, cette fois il y a beaucoup de raisins à ramasser".
Des agences spécialisées
Comme Mario, ils sont 29 ramasseurs originaires de Roumanie à arpenter les vignes en quête des meilleures grappes.
Un travail difficile et physique. Face à la pénurie de vendangeurs, le domaine a dû faire appel pour la première fois à un prestataire spécialisé. Sans cette main-d’œuvre étrangère, impossible de démarrer les vendanges à temps.
Chaque année, le recrutement est devenu un véritable casse-tête pour Teddy Mathieu, responsable de l'entreprise PTV (prestation taille vendange). "ça fait 14 ans que l'on est dans le métier, avant on a travaillé avec des équipes de la région mais là depuis 2 ans on travaille exclusivement avec des pays de l'Est".
Moins d'étudiants
Il y a 20 ans, nombreux étaient les habitants du coin à poser deux semaines de congés au début du mois de septembre pour participer à la récolte. Même la traditionnelle main d'œuvre étudiante déserte les coteaux."C'est une activité difficile et c'est peut-être moins convivial qu'auparavant. Le niveau de la paie joue aussi".
D'après les données disponibles sur le site de Pôle emploi, un vendangeur est rémunéré en moyenne 12€ brut de l'heure, soit plus de 3 fois le smic horaire en Roumanie fixé à 3,70€.