Le chef de la DGSI des Ardennes placé en détention provisoire pour viol et détention d'images pédopornographiques

En avril dernier, une femme de 20 ans portait plainte contre le chef de service de la DGSI des Ardennes pour viol, alors qu'elle était âgée de 17 ans. Après des perquisitions au domicile du prévenu, les enquêteurs ont révélé que le prévenu était en possession d'images pédopornographiques.

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Les faits auraient eu lieu à trois reprises. Le chef de service de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) des Ardennes, âgé de 57 ans et sans antécédent judiciaire, a été placé en détention provisoire le 22 juin dernier. Il est accusé de viol et d'agressions sexuelles par une jeune femme de 20 ans, âgée de 17 ans à l'époque, dans les Ardennes. Il la connaissait dans le cadre d'une enquête dont il avait la charge.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Reims pour viol et agressions sexuelles par personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions, et consultations et détention d'images pédopornographiques. "Aucune enquête n'a été ouverte pour violation du secret défense", précise le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette. Le prévenu encourt 20 ans de réclusion criminelle.
 

Des faits commis dans les Ardennes en 2016

D'après la plaignante, les faits auraient eu lieu à plusieurs reprises courant 2016, "dans le bureau du commandant de police, mais aussi à l'occasion d'une balade en forêt, sous la contrainte physique et morale, des attouchements sexuels, et des viols", détaille le magistrat rémois.

Des accusations que le quinquagénaire réfute. Selon lui, les relations intimes avec la plaignante étaient toutes consenties et sans acte de pénétration. Il dit être tombé amoureux de la jeune fille et ne l'avoir jamais forcée dans leur relation.
 

De nombreux échanges de messages

Il admet néanmoins que lors de certains attouchements, la plaignante n'avait manifesté aucun plaisir ou désir particulier, restant muette. Plus troublant, il a qualifié leur relation "d'incestueuse", considérant la plaignante "comme sa fille" lors de sa garde-à-vue.

Selon les nombreux courriels échangés, ainsi que des SMS, c'est le commandant de police qui a cherché à développer et à poursuivre une relation plus intime avec la plaignante. Cette relation a duré jusqu'en février 2019, date à laquelle la direction de la DGSI a décidé de le décharger du dossier.

Dans certains messages, la jeune femme mentionnait le mot "viol". Le fonctionnaire avait alors présenté ses excuses et reconnu qu'il n'aurait pas dû agir avec elle de la sorte.
 

Détention d'images pédopornographiques

A la suite de perquisitions en mai dernier, les enquêteurs ont mis la main sur les téléphones personnels et professionnels du numéro 1 de la DGSI des Ardennes. Ils ont constaté de très nombreuses connexions sur des sites pédopornographiques, ainsi que des images du même type. Ce dernier a reconnu, lors de sa garde-à-vue, consulter de tels sites de manière compulsive depuis quatre ans environ. Ce dont doutent les enquêteurs, qui ont trouvé des preuves attestant des traces de consultations datant du milieu des années 2000.
 

Un professionnel aux pratiques "peu orthodoxes"

L'Ardennais était reconnu par ses pairs comme un homme très investi dans son travail, toujours très bien noté par sa hiérarchie. Cependant, il avait des "pratiques peu orthodoxes au vu des pratiques habituelles de la DGSI", note Matthieu Bourette. Il a été démis de ses fonctions à la fin du mois d'avril 2019.
 

Des relations intimes avec d'autres adolescentes

Une attirance pour les jeunes filles, qui l'aurait conduit à une grande proximité avec une autre mineure de 16 ans. Il a également avoué avoir eu des relations sexuelles consenties avec une autre fille de 17 ans, entre 2017 et 2019. Les enquêteurs ont relevé certaines similitudes dans les profils de ces adolescentes et de la plaignante, "à savoir une forme de fragilité qui avait pu être exploitée par ce commandant, qui se disait lui-même un spécialiste de la manipulation", souligne le procureur.

Les enquêteurs s'interrogent également sur les cas d'une autre mineure âgée d'une dizaine d'années, à la fin des années 1990. Pour l'heure, les investigations sont encore en cours.
 
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