Colmar: l'assistante maternelle se défend d'avoir secoué Axel, le bébé qu'elle gardait

Le procès d’une assistante maternelle agréée, soupçonnée d’avoir secoué un nourrisson sous sa garde, s’est ouvert ce lundi devant la cour d’assises du Haut-Rhin. L’accusée et sa défense réfutent toute forme de violence à l’encontre de l’enfant.
 

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"Aujourd’hui, on ne sait pas, depuis quatre ans, exactement ce qu’il s’est passé." Les parents du petit Axel, 4 ans ce mois de mai 2019 et lourdement handicapé, espèrent des réponses. Mais à l’issue de la première journée du procès de l’ancienne assistante maternelle de leur fils, qui se tenait ce lundi 13 mai devant la cour d’assises du Haut-Rhin à Colmar, de nombreuses questions restent en suspens.
 
L’accusée, âgée de 55 ans, comparaît pour "violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente sur mineur de moins de 15 ans". En l’occurrence, avoir secoué le nourrisson, qu’elle avait à sa garde son domicile de Dambach-la-Ville (Bas-Rhin) le 7 octobre 2015. Il n’avait alors que 5 mois. Des chefs d’accusation que la défense conteste formellement.
  

La nourrice entendue

De l’audition de la nourrice, face à un jury très majoritairement masculin, se dégage le récit d’une "vie normale", selon ses propres mots. Droite dans son trench bleu, elle s’exprime d’une voix ténue, s’interrompt régulièrement, laisse des phrases en suspens. Evoque ses difficultés à concevoir sa fille, étudiante au moment des faits. "J’ai toujours aimé les enfants", assure celle qui exerçait depuis 10 ans - son agrément lui a été retiré quand elle a été mise en cause.
 
Cette femme mariée ne présentait ni antécédents judiciaires ni - comme le soulignera l’un des experts auditionnés ce lundi - signe de trouble psychiatrique. Elle comme son époux, également amené à témoigner et dont la personnalité fait l’objet de questionnements répétés, assurent n’avoir jamais entendu de reproches de la part de parents sur la manière dont elle gérait leurs enfants. Ce que pourraient préciser les témoins qui doivent entendus jusqu'à la fin du procès, ce mercredi. 
 

Interrogations sur le déroulé des événements

Reste l’examen des éléments versés au dossier. Vers 8 heures ce matin-là, alors que la mère d’Axel quitte son domicile pour emmener ses deux enfants chez leur gardienne, des images de vidéo-surveillance montrent le bambin qui se tient "parfaitement droit". A partir de la mi-journée, l’assistante maternelle se trouve seule avec les quatre enfants dont elle s’occupe - âgés de cinq mois à 4 ans. Aux alentours de 17 heures, la nourrice et son mari alertent la mère d’Axel puis les secours: l’enfant  "ne se réveille pas". 
 
A de nombreuses reprises lors des extraits d’interrogatoire diffusés pendant l’audience, la désormais suspecte répétera "ne pas savoir" ce qui est arrivé au bambin. "Je l’ai stimulé, tapé sur les fesses, l’entend-on expliquer dans les extraits d’interrogatoire. Je l’ai bougé." Elle "ne saura pas expliquer ce qu’il s’est passé, à part que le petit garçon, elle n’arrivera pas à le réveiller", note l’enquêtrice venue témoigner.
 
Pourtant, à son hospitalisation en urgence à Colmar, Axel présente notamment un hématome sous-dural, soit un épanchement de sang entre les tissus des méninges qui entourent le cerveau. Une atteinte, que l’examen médico-légal, mais aussi deux autres expertises lieront directement à un secouement de l’enfant, "conséquence de l'action d'un tiers". Et qui le laissera lourdement handicapé. 
 

La thèse d'une maladie sous-jacente

C’est bien cette corrélation que la défense a entrepris, dès cette première journée d’audience, de battre en brèche. "Ce que j’attends, c’est qu’on montre qu’un diagnostic différentiel aurait pu être envisagé", assure Michael Wacquez, son conseil, qui plaide l’innocence de sa cliente.
 
Une thèse que Christian Marescaux est venu exposer devant la cour. Le professeur en neurologie strasbourgeois, déjà connu pour ses prises de position sur quelques affaires médiatiques, a affirmé que l’évolution de l’état de santé de l’enfant était incompatible avec un syndrome de bébé secoué. "Obligatoirement, il y avait une maladie derrière", a-t-il conclu, contestant frontalement le résultat des différentes expertises présentées par l’instruction. Certains de leurs auteurs viendront lui répondre à la barre ce mardi.
 
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