Vers une réouverture pour le mois de décembre, c'est ce qu'espère la fédération nationale des cinémas français, comme Olivier Defossé, exploitant de plusieurs cinémas dont celui de Montmirail (Marne), le Don Camillo.
La nouvelle est inespérée pour Olivier Defossé, exploitant de 30 cinémas sur le territoire des Hauts de France, la Marne et le Jura.
Son cinéma de Montmirail, le Don Camillo, compte deux salles et attire beaucoup de monde. Pour lui, la situation est difficile et le fait de rien entendre venir l'inquiète beaucoup.
"Ce qui est énervant, c'est de ne pas savoir. Si la FNCF annonce que le dialogue est bien avancé pour une prochaine ouverture, c'est une très bonne nouvelle, car moi, je me basais, résigné, sur une réouverture comme les restaurants et les bars reculés à janvier 2021" énonce le gérant de la SARL Cineode.
Selon Marc Olivier Sebbag, Délégué général de Fédération nationale des cinémas français (FNCF) , l'idée d'une réouverture à la mi-décembre, le mercredi 9 décembre ou le mercredi 16 décembre, est envisageable. " Le gouvernement est très attaché à la culture et nous accompagne énormément dans cette crise inédite " confie Marc Olivier Sebbag qui souligne l'importance des aides financières qui a été rapporté aux exploitants. Pour le délégué général, le monde cinématographique doit rester optimiste.
Optimiste, Olivier Defossé voudrait bien pouvoir le rester. Lui qui a reçu une aide financière de 10.000 € pour son cinéma qui se situe à Chauny dans l'Aisne et 2 500 € pour son cinéma Le Don Camillo à Montmirail dans la Marne. " Cette somme est encourageante, bien sûr, mais j'ai perdu 5 fois ce chiffre d'affaires avec le premier confinement et le second " rappelle le gérant qui compte 50 salariés. Rappelons que les cinémas ont subi la fermeture de leurs salles du 17 mars au 24 juin durant la première vague du coronavirus et la seconde a débuté le 30 octobre dernier.
"Encore faut-il des films"
Marc Olivier attend donc la prochaine intervention du président Emmanuel Macron, prévue la semaine prochaine et qui définira les premières étapes du confinement. " Nous espérons pouvoir ouvrir avec certains commerces début décembre ou avant l'ouverture des restaurants et bars prévue début janvier" reconnaît Marc Olivier Sebbag qui a avancé ces propositions au gouvernement.Olivier Defossé veut y croire, mais encore faudra-t-il qu'il y ait des films, car c'est ce qui permet d'attirer du public. " Nous avons retrouvé un public vraiment à partir de septembre, car pour les mois de juillet et août, nous avons compté une fréquentation d'à peine 30 % de spectateurs" se souvient l'exploitant. Certains films ont pu rebondir, après le premier déconfinement. C'est le cas du film, La bonne épouse, de Martin Provost qui en bénéficiant d'une seconde visibilité, a pu retrouver son public.
La rentrée a été meilleure avec une fréquentation de 50 % grâce notamment à de nouvelles sorties françaises dont Poly de Nicolas Vannier, 30 jours max de Tarek Boudali ou encore Adieu les cons d'Albert Dupontel souligne Marc Olivier Sebbag. " Ces films ont très bien démarré dans nos salles attirant un public populaire et familiale, ainsi que les Trolls 2, un rare film d'animation américain qui nous est parvenu " admet Olivier Defossé. L'exploitant a enregistré une fréquentation des spectateurs de 60 % en septembre et de 50 % en octobre.
"Le cinéma de Montmirail a eu une bonne reprise, avec un public présent. Il y a une population variée, mais le seul bémol, c'est qu'il n'y avait pas de films pour les ados, du coup, on a perdu une clientèle" ajoute Olivier. Le report de la sortie des blockbusters américains inquiète tout de même le gérant qui mise sur la sortie prochaine des Tuches 4.
Depuis le 30 octobre dernier, les salles de spectacle et tous les lieux culturels avaient dû éteindre les lumières dans leurs salles. Les professionnels, dont fait partie Marc-Olivier Sebbag, n'ont eu de cesse de rappeler aux pouvoirs publics que les salles de cinéma et théâtres respectaient à la lettre les gestes barrières et autres impératifs sanitaires. " Nous communiquons régulièrement pour accompagner tous les exploitants durant cette période de confinement, avec d'ailleurs un fil d'information spécial Coronavirus sur notre site" explique Marc Olivier Sebbag.
Capacité d'accueil
Un protocole est également en ligne pour rappeler toutes les mesures sanitaires mises en place avec notamment le port du masque obligatoire dans tous les espaces des cinémas y compris lorsque le public est assis dans la salle, maintien de la distanciation physique dans les cinémas d'au moins 1 mètre. Modification de capacité d’accueil des cinémas en ce qui concerne les groupes de spectateurs ayant réservé ensemble ou arrivés ensemble qui passe de 9 personnes à 5 personnes et séparation d'un siège entre les spectateurs quand il ne s'agit pas de groupes.Nous avons mis ce protocole en place rappelle Olivier Defossé qui se demande ce qu'il pourra faire de plus si d'autres conditions sanitaires s'ajoutent pour la réouverture lors du déconfinement. Aujourd'hui, Marc Olivier Sebbag est confiant, lui, qui a enchaîné les échanges et consultations auprès de tous les partenaires, en vue d’une possible réouverture des salles.
Pour Olivier Defossé, il faudra mieux préparer une réouverture des salles de cinéma avec de nouveaux films, pas comme en juin dernier. " Nous avons eu un redémarrage 3 mois après la réouverture après le 1er déconfinement, il ne faudrait pas que ce scénario se répète après ce second déconfinement, car nous aurons encore une fréquentation bien basse" rappelle le gérant qui parle de l'ensemble de fréquentation dans ses salles de cinémas" précise-t-il.
Marc-Olivier Sebbag attend le retour du gouvernement pour les conditions de réouverture. La crainte étant d'avoir un couvre-feu annoncé à 21h et qui pourrait en péril les séances du soir. " Cette réouverture doit permettre d’aller au spectacle ou au cinéma en soirée, à 20 heures. Un couvre-feu trop strict qui ne permettrait pas une telle séance du soir empêcherait toute réouverture" communique Marc-Olivier Sebbag.
Films français
Marc-Olivier Sebbag se veut rassurant, qui espère quelques films américains pour satisfaire le public des adolescents avec Wonder Woman 1984 de Patty Jenkins ou les Croods 2 de Joel Crawford . Mais sinon effectivement, pour le délégué général de FNCF, la programmation de fin d'année sera majoritairement française. Le cinéma français pourrait sauver l'exploitation cinématographique, avec une programmation qui permettra d'attirer du public. Une annonce tout à fait possible, quand on voit notamment, le succès du film d'Albert Dupontel, Adieu les cons, qui a réuni plus de 600 000 spectateurs durant sa première semaine de projection à la veille du confinement.Scénario identique pour le film de Nicolas Vannier qui avait réuni 450.000 spectateurs. Moins de chance pour ADN, le film de Maïwenn qui lui n'a pas pu rencontrer le public puisque sorti le mercredi 28 octobre, deux jours avant le confinement.
Des résultats et une programmation qui permettent d'être optimistes, à la prochaine réouverture des salles de cinémas, espérée pour les vacances de Noël.