Une trentaine d'agriculteurs a littéralement pris d'assaut une laiterie du groupe Lactalis ce matin à 5 heures. Objectif : réclamer une revalorisation du prix payé aux producteurs.
"Voleur !" Le mot est tagué sur la façade et les véhicules de la laiterie Marcillat appartenant au groupe Lactalis. Un géant de l'agroalimentaire qui commercialise ses produits notamment sous la marque Président.
Ce vendredi 17 juillet, un peu avant 5 heures du matin, une trentaine d'agriculteurs vosgiens a pris d'assaut l'usine de transformation située à Corcieux (Vosges). Ils ont déversé des gravats, du fumier et de la paille sur le site.
Une opération coup de poing pour réclamer une revalorisation du prix du lait payé aux producteurs. "Toutes les trésoreries sont dans le rouge" explique Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges. "L'an dernier on vendait notre lait 360 € les mille litres ; cette année on est entre 305 et 308 €. Avec la sécheresse et la canicule qui nous pénalisent encore un peu plus on ne peut plus vivre avec ces tarifs".
Et quand un camion citerne se présente devant le barrage, la conductrice est tout de suite prise à parti. Elle vient de la Meuse, mais refuse de dire aux agriculteurs d'où vient le lait. Le ton monte. Les éleveurs s'en prennent au chargement, et déversent un peu de lait. A bout de nerf ils dégonflent les pneus du camion.
"On n'a pas choisi Lactalis par hasard" renchérit Yohann Barbe, secrétaire général des jeunes agriculteurs des Vosges. "C'est le plus mauvais payeur. Et le pire c'est que nous sommes obligés de lui vendre notre lait à un volume défini par un contrat qu'il est impossible de négocier. Les industriels de l'agroalimentaire ne respectent pas les règles. L'accord signé avec le gouvernement pour la filière viande n'est pas respecté. On avait signé en février un accord sur le lait qui nous garantissait 345 € les mille litres de lait ; il n'est pas encore respecté. Ça suffit !"
Aucun responsable de la société Lactalis n'est venu à la rencontre des éleveurs. Ces derniers ont levé les camp vers 6 heures en promettant qu'ils agiraient partout et à tout moment pour se faire entendre.