Dans son discours, le chef de l'Etat, Emmanuel Macron a annoncé ce lundi 16 mars, qu'un "hôpital de campagne du service de santé des armées" sera déployé en Alsace "dans les jours à venir" pour faire face à l'épidémie de coronavirus covid-19.
Pour faire face à l'épidémie de coronavirus covid-19 qui touche la région Grand Est et en particulier les deux départements alsaciens, Emmanuel Macron a annoncé ce lundi 16 mars le déploiement "d'un hôpital de campagne du service de santé des armées dans les jours à venir". Le Président n'a pas donné plus de précision sur la capacité d'accueil de cet hôpital ni sur sa localisation.
Cet hôpital de campagne pourrait être selon certains sites spécialisés une structure sous tente réservé aux patients touchés par le Covid-19. En langage militaire : un élément militaire de réanimation (EMR) dont la capacité est de 30 lits. L'armée pourrait aussi avoir recours à des avions pour évacuer les malades vers cet hôpital. Le système se nomme Morphée, pour "module de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation". Jusqu'à 12 personnes peuvent être évacuées par ce type d'appareil. L'éventuel recours à ces moyens devrait être connu très rapidement.
L'Alsace est l'un des foyers épidémiques les plus importants de covid-19 en France après l'infection de nombreuses personnes lors d'un rassemblement évangélique à Bourtzwiller, organisé entre le 17 et le 24 février. Dans le Haut-Rhin, 688 cas ont été confirmés ce lundi 16 mars. Et probablement beaucoup plus, mais il est difficile d'avoir une estimation précise car une grande partie des malades ne sont plus testés. Trente personnes sont mortes dans le département depuis le début de l'épidémie.
Les lits de réanimation de la région sont saturés, et impossible de trouver des respirateurs.
Marc Noizet, chef des urgences de Mulhouse
Ce lundi 16 mars, le chef des urgences de Mulhouse, Marc Noizet, a envoyé un messsage à ses homologues bas-rhinois, que France 3 Alsace a pu lire, pour les prévenir de l'aggravation annoncée de la situation.
"Depuis 3 jours nous sommes submergés aux urgences par un flux incessant de patients avec critères d’hospitalisation, AEG, hypoxémie importante, pneumopathies bilatérales [...]. Le taux d’hospitalisation après passage aux urgences est de 40% [...] L’ouverture des lits Covid ne suffit plus, et l’établissement est quasi à bout des moyens qu’il peut déployer [...]. Les lits de réanimation de la région sont saturés, et impossible de trouver des respirateurs pour ouvrir de nouveau postes de réa."
"Depuis hier la mortalité dans les secteurs de gériatrie est majeure, et les cas symptomatiques dans les Ehpad très nombreux, occasionnant des difficultés / choix en régulation [...]. Les équipes commencent à s’épuiser, avec un absentéisme qui grandit lié à des cas positifs, même si la solidarité est importante.""Durant ces 15 derniers jours, toutes les mesures que nous avons prises ont été dépassées et donc insuffisantes dans le journée même, tant la cinétique est rapide. Il est primordial que chacun de nos établissements se prépare rapidement, et profite de cette période pour anticiper tous les problèmes liés à cette crise sanitaire sans précédent."
Face à cette progression, le centre hospitalier de Strasbourg a décidé de déclencher le plan Blanc. L'objectif principal de ce dispositif est de pouvoir créer de nouvelles places en réanimation. Ce plan doit permettre à l'établissement de se réorganiser rapidement, de faire face à la masse d'appels téléphoniques au 15. Il s'agit aussi d'accueillir, de dépister et d'hospitaliser si nécessaire davantage de patients.