Coronavirus : "Il y a moins de risque en plein air que dans des supermarchés" réactions sur les marchés en Alsace

Le samedi matin, comme partout en France, les marchés alsaciens font le plein. C'est là que les familles remplissent leur frigo, mais c'est là aussi, que l'on vient se rencontrer et papoter longuement. Changement d'ambiance radical en cette période de coronavirus, à Mulhouse comme à Strasbourg.

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Les marchés de ce samedi matin en Alsace, n'avaient rien à voir avec leur aspect habituel. Ni pour les commerçants, ni pour les clients. Thierry Adloff  est un client fidèle du marché de Mulhouse. Il fait généralement le marché en famille, ce samedi matin 21 mars, il y est allé avec un des enfants : « On y va tous les samedis, c’est là que nous achetons 80 % de notre alimentation, habituellement on y va en famille et on y reste une heure et demie, mais ce matin on n’y est pas tous allé et on a tout fait en une demi-heure. »


Au marché de Mulhouse, beaucoup moins de clients et aussi moins de commerçants 

"De manière générale, on voyait que les gens ne traînaient pas, il allait à l’essentiel. Quand ils croisaient une connaissance, c’était un petit coucou de loin, mais pas de pause marquée »
C’est aux fruits et légumes qu’il y avait le plus de monde, cette partie est à ciel ouvert, mais les distances étaient respectées. Les marchands avaient même collés des marquages au sol ou posé des cageots pour délimiter les espaces entre les clients. Ils avaient aussi posé des protections pour qu’on ne puisse pas toucher la marchandise. De toute façon, les gens se sentent concernés, ils ne cherchent pas à toucher les produits… on est à Mulhouse, on entend le ballet quotidien des hélicoptères qui amènent ou évacuent des malades du coronavirus."

 « Quand on sait que des gens de la famille sont malades, on prend quand-même des nouvelles, mais à distance raisonnable »-Thierry, un fidèle du marché de Mulhouse
 

Près de la moitié des vendeurs absents

"A mon avis, il n’y avait pas la moitié des commerçants  habituels. Tous les stands qui vendent des tissus,  des vêtements,  des gadgets ou des  chaussures étaient fermés.  Pas de foodtruck , pas de stands de traiteurs, les Vosgiens qui viennent vendre leur pain d’habitude étaient absents et parmi les petits producteurs, les plus anciens, n’étaient pas là non plus. Ce sont surtout les revendeurs qui étaient présents.
Le marché, ce matin, était silencieux, comme à l’extérieur de la ville, on n’entend pas de bruit, et pas mal de gens portaient des masques
".


Si ce marché fermait ?

"Ce serait incompréhensible, puisque on peut garder les distances en extérieur. Il y a moins de risque en plein air que dans des supermarchés".


Une maraichère bas-rhinoise explique son absence du marché d'Illkirch près de Strasbourg

"Moi j'ai décidé de ne pas aller ouvrir mon stand au marché ce matin à Illkirch. C'est simple, j'ai des salariés et nous avons longuement discuté ensemble, pesé le pour et le contre. Certains se sentaient en danger et étaient anxieux de venir. Nous avons donc pris une décision collégiale de ne pas ouvrir, ce que je respecte, car j'ai une bonne équipe, et je veux garder cette cohésion. J'ai donc juste vendu chez moi, ce que j'avais comme production. J'ai une exploitation en polyculture et maraîchage, on continue de travailler, mais je ne sais pas ce qu'on va en faire. De toute facon, en Alsace, on n’a pas encore grand-chose qui pousse, mais moi j'ai une petite structure, ce sera radis et salades. Mais je pense aux gros producteurs qui sont en pleine saison et qui ont des grosses productions de perdues ou quasiment, comme les asperges en ce moment..."

"Pour moi c'est un cas extrême où l'argent n'est plus le nerf de la guerre"
- Une maraîchère du Ried, qui a décidé de suspendre la vente sur les marchés

"Cette épidémie prend des proportions...moi j'ai des clients médecins, ça fait réfléchir. Je vais arreter la vente. Avec mes collègues producteurs, on s'est tous appelés cette semaine. Il y a des gens qui vont continuer à vendre, mais pour moi c'est un cas extrême, où l'agent n'est plus le nerf de la guerre."







 
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