Coronavirus : voilà ce que ces Alsaciens n'auraient (peut-être) jamais fait sans le confinement

Découvrir un nouveau métier ou décider de jeûner, le confinement a sonné comme un déclic chez certains Alsaciens. Par peur de l'ennui, par solidarité ou par envie de rendre service, cette période a permis de sauter le pas.

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Pendant le confinement, de nombreux Alsaciens ont décidé de donner de leur personne en se portant volontaire ou en aidant leur voisinage. Et parfois, il leur a permis de faire des choses auxquelles ils n'auraient jamais pensé auparavant.

C'est ce que confirme Camille Barret, psychologue à Strasbourg. "Vivre confiné est nouveau. Pour certains, cette nouveauté amène l'envie de faire de nouvelles choses, de modifier profondément leur mode de vie. Un peu comme les résolutions du Nouvel an. De plus, le confinement est imposé, subi; faire le choix de mettre en place de nouvelles habitudes ou activités permet de reprendre les commandes, de choisir plutôt que de n'être que dans le subir. Et quoi de mieux pour contrer une situation négative que d'y développer des activités positives et "bénéfiques".
 

 

Être volontaire dans un Ehpad

"J'ai découvert un nouveau métier, là où il y a besoin de main-d'oeuvre, j'y vais", déclare Quentin Baumann, qui est passé d'apprenti cuisinier au Relais du Ried à Bischwihr à homme à tout faire en quelques jours. Avec la fermeture du restaurant, le jeune homme s'est mis à la "recherche d’un métier dans l’agriculture". Puis j’ai vu sur Facebook qu’on cherchait des bénévoles à l'ehpad de Kunheim. J’ai fait un essai de trois jours et au final je suis là depuis trois semaines", poursuit le volontaire.
 


Je me suis dit peut-être que je ne serai pas payé, mais mon aide sera utile.
- Quentin Baumann, apprenti cuisinier et bénévole.

Depuis son arrivée, l'apprenti n'a pas seulement découvert le métier d'assistant de soin (ASH). Il est également passé par la désinfection, l'arrosage des plantes ou encore la lingerie. "Je me suis dit peut-être que je ne serai pas payé, mais mon aide sera utile", se rappelle Quentin Baumann. Pour ce sapeur-pompier volontaire, son sens de l'engagement n'était plus à prouver. Le retour en cuisine ne devrait pas se faire "avant juillet", de quoi être utile encore quelques mois.
   

Livrer des courses à vélo

Antoine Raugel, 21 ans, a quant à lui troqué ses courses à vélo contre des courses au supermarché pour aider son voisinage. "J'ai commencé lors de la première semaine de confinement. J'ai eu l'idée en appelant ma mamie et en lui proposant de lui faire ses courses et comme je sais qu'elle les fait à vélo, j'ai fait pareil", raconte le jeune homme. Et ses livraisons, d'abord chez ses proches, ont rapidement fait le tour d'Hohatzenheim (Bas-Rhin), le village de ses parents.

Dans cette période exceptionnelle, voir des sourires ça n'a pas de prix.
- Antoine Raugel, cycliste et livreur de courses

 

Espoir de l'équipe cycliste professionnelle AG2R La Mondiale à Chambéry, le champion de France junior 2017 a customisé son vélo de service en y ajoutant une petite charette à l'arrière. "Je fais ça gratuitement, ça me permet de pratiquer mon sport et de rendre service. Les gens sont super contents et moi c’est pareil. Dans cette période exceptionnelle, voir des sourires ça n'a pas de prix", ajoute Antoine Raugel. Parmi les bénéficiaires de ses services, des personnes âgées mais pas seulement : "Je livre aussi ma voisine infirmière, des personnes qui en ont besoin, qui travaillent et qui n’ont pas forcément le temps ou l’envie de faire les courses."
 

Faire un jeûne

Pour Pauline, 28 ans, les aléas du confinement lui ont permis de s'essayer au jeûne avec son conjoint pendant deux jours. "On a dû s'isoler dans notre appartement en travaux. On s’est toujours dit qu’on voudrait faire un jeûne mais avec le train de vie habituel c'est un peu compliqué", explique Pauline. C'est donc sans cuisine et avec les conseils d'un ami kiné du sport que le couple s'est lancé. Après de nombreuses siestes et beaucoup de fatigue, l'abstinence de nourriture semble avoir porté ses fruits.

On s’est toujours dit qu’on voudrait faire un jeûne mais avec le train de vie habituel c'est un peu compliqué.
- Pauline

"J’ai l’habitude de manger très salé et maintenant je ne sale plus mes plats. Même au niveau de la quantité et du goût. On nous demande de nous nourrir trois fois par jour alors on n'a plus l'habitude de se recentrer sur les choses simples." Et même si le premier repas post-jeûne a été une soupe, "on a apprécié ce qu'on a mangé", poursuit Pauline. Pour la Colmarienne, cette expérience a été possible en raison du confinement. Elle conseille d'ailleurs de ne pas jeûner lorsqu'on travaille. 
 

Le confinement et ses impacts sur la vie

Au delà de ces témoignages, et d'une façon ou d'une autre, le confinement a chamboulé nos vies. "Pour beaucoup de ceux qui ne travaillent pas ou qui ont une activité réduite, le confinement semble apporter le temps nécessaire à la réflexion sur soi, sur ses choix et modes de vie. Pour ceux qui sont beaucoup en télétravail (et qui le vivent bien, ce qui n'est pas le cas pour tout le monde...), cette expérience redéfinit les limites entre côté pro et côté perso, demande à développer une capacité d'organisation et d'adaptation que certains ne soupçonnaient pas", analyse Camille Barret.
 


Elle rappelle que "les états psychologiques "fluctuent déjà en temps normal et cette fluctuation est décuplée en situation de confinement. Une même personne peut passer par différents états (tristesse, abattement, colère, joie, gaieté, euphorie même) au cours d'une journée. Les émotions sont décuplées, les états psychologiques fluctuants."  La psychologue se veut rassurante. Elle conseille simplement "d'accepter de passer par ces différents états émotionnels", sans culpabiliser.

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