Confrontés depuis le début de l'été à la baisse de leurs revenus, les éleveurs continuent à occuper le terrain. Ce matin, une cinquantaine de tracteurs lorrains ont pris le chemin de la capitale. Ils seront un millier demain pour bloquer Paris.
Ils sont partis de tous les coins de la Lorraine, pour se retrouver en chemin. Mobilisés par la FNSEA/JA, les agriculteurs prolongent à Paris la mobilisation entamée au mois de juin dans les campagnes (Voir nos articles précédents).
En cause : encore et toujours les prix de la viande et du lait. Des productions de plus en plus soumises à la concurrence européenne et mondiale. La guerre des prix entre grands distributeurs fait le reste. Résultat pour les éleveurs, un revenu qui chute et l'endettement qui grimpe.
Jean-Luc Dran, éleveur à Gomelange (Moselle), nous explique pourquoi il monte à Paris
Reportage de Séverine Dangin et Emmanuel AndréLe marché se moque bien des manifestations. A Paris, les éleveurs veulent encore une fois interpeller les pouvoirs publics. L'aide annoncée cet été par Stéphane Le Foll (460 € en moyenne par exploitation) est très loin de répondre à leurs difficultés : le paysan lorrain débourse - en moyenne - 7000 euros par an, juste pour les intérêts de sa dette.
Tractor Pride
Dans dix jours se tient près de Metz le concours national du labour, un autre genre de "tractor pride" pour le monde agricole. François Hollande pourrait s'y inviter. L'occasion peut-être d'ouvrir des perspectives : entre concurrence sauvage et subventions à rallonge, le modèle agricole français - et européen - est à bout de souffle.