En Champagne-Ardenne, plusieurs expérimentations sont engagées, dont celle sur le clos de Cumières, dans la Marne. Des moutons entretiennent l’enherbage autour des pieds de vigne.
Sur cette surface de 50 ares, de nouveaux locataires ont fait leur apparition depuis quelques jours. En deux semaines, ces moutons d’une bergerie de l’Aube ont réalisé un sacré travail de tonte. Ils font place nette en laissant un sol moelleux.
L’oenologue propriétaire du clos de Cumières, Hervé Jestin, explique qu’avec cette technique, on apporte beaucoup de biodiversité. Depuis la présence des moutons sur cette parcelle, on y voit la présence d’oiseaux incroyable. Il ajoute que le gros intérêt des moutons est le tassement du sol et d’éviter le passage d’engins mécaniques.
La présence de ces moutons est donc intéressante pour le clos conduit en bio et biodynamie. Mais ces moutons ne pourront pas rester tout le temps sur cette parcelle. Dans quelques semaines, la vigne va débourrer (se réveiller et former ses bourgeons), et le risque est que les moutons mangent la partie la plus appétissante de la vigne.
L'idée de déployer ces tondeuses animales naturelles sur les routes de vignes en Champagne suppose de prendre quelques précautions et de renoncer aux produits chimiques. Cette technique nécessite une bonne organisation comme par exemple un accord entre plusieurs producteurs, mais aussi la mise en place d’une clôture électrique, la présence d’un chien et la lutte contre certains prédateurs. Notamment lorsqu’il y a des petits.
L'introduction des moutons sur les coteaux de champagne ne suffira pas à relancer l'élevage ovin dans la région, mais pourrait être un levier pour le renouvellement des cheptels.