Le président de la République a dévoilé ce 29 avril le calendrier du déconfinement : les musées, les théâtres, les cinémas pourront rouvrir le 19 mai. Voilà qui met en joie Stanislas Nordey, le directeur du TNS, qui a régulièrement fait entendre le désarroi du monde la culture ces derniers mois.
La voix est pleine d'enthousiasme. D'espoir retrouvé. Stanislas Nordey sort des répétitions du Soulier de satin, oeuvre majeure qu'il met en scène à l'Opéra de Paris, lorsqu'il nous livre sa première réaction à l'annonce de la réouverture des lieux de culture le 19 mai. Cette création mondiale a désormais de grandes chances d'être jouée. Et le théâtre national de Strasbourg (TNS), qu'il dirige, va pouvoir "se remettre en marche à tous les étages".
Comment accueillez-vous cette annonce?
C'est une très très bonne nouvelle. Un vrai soulagement. Nous attendions de la visibilité depuis des mois, pour pouvoir travailler, avec nos équipes, avec le public, pouvoir anticiper la réouverture. Nous n'en pouvions plus, ces dernières semaines, des petites phrases, du faux suspens, complètement inutile. Nous devions dingues! Là, le calendrier est clair, nous en avions besoin.
Ce que nous disons depuis longtemps, c'est que nous sommes prêts à entendre qu'une réouverture doit être décalée, en raison des conditions sanitaires. Mais au moins, avoir une perspective, une date. Nous en avons une, et nous saurons nous adapter si besoin. Nous sommes prêts à ouvrir.
Quelle est la priorité aujourd'hui ?
Au TNS, nous avions un spectacle programmé à partir du 21 mai, il s'agit de Tout mon amour, de Laurent Mauvignier, avec Anne Brochet et Philippe Torreton. Nous allons tout de suite entré en contact avec la compagnie, pour voir s'ils sont en capacité de maintenir. Beaucoup ne croyaient plus en la réouverture, les acteurs ont parfois accepté d'autres engagements. D'une manière générale, nous devons contacter tous nos partenaires, pour faire le point sur la programmation.
Après, il faut aussi reprendre contact avec notre public, communiquer sur les spectacles à venir... Nous pourrons à priori accueillir 800 spectateurs, nous attendons le protocole précis, mais même pour 100 personnes, nous sommes pressés d'être sur scène!
Enfin, nous allons également remettre en marche le reste de la machine, les ateliers de pratique artistique notamment, nos activités en lien avec les scolaires... une réouverture à tous les étages!
Les élèves de l'école du TNS occupent les lieux. Est-ce une menace pour la réouverture ?
L'école est un endroit d'incertitudes en effet. Toutes les occupations en France sont suspendues aux décisions qui seront prises sur le sort des intermittents, le soutien qui doit leur être apporté. Il y a une urgence à ce que le gouvernement rende son avis, suite au rapport Gauron, et un avis qui va dans le bon sens. Les intermittents ont été les premiers impactés par la crise, il ne faut pas les oublier.
Nous avons besoin d'eux pour faire redémarrer la culture. Et évidemment que si les décisions prises ne sont pas favorables, si les salles et les théâtres continuent d'être occupées, cela aura un impact fort sur la réouverture.