DECRYPTAGE - La fièvre porcine africaine aux portes de la France, quels risques pour l'Alsace?

Alors que deux nouveaux cas de fièvre porcine ont été détectés en Belgique en janvier 2019, quels sont les risques pour les élevages alsaciens? Le virus, extrêmement contagieux pour les cochons et sangliers, est observé de près par nos 70 éleveurs alsaciens qui craignent l'arrêt de l'export.

 

La fièvre porcine africaine est arrivée en Belgique en septembre 2018 par les pays de l'Est où l'épidémie a tué en Roumanie plus de 100.000 porcs en quelques jours durant l'été 2018. Un virus extrêmement contagieux pour les cochons et sangliers qui a fait un bond de 700 km jusqu'en Belgique. Il n'y a pas de vaccin ni de remède pour cette maladie. Les animaux infectés meurent donc au bout de 48 à 72 heures.
 
Une première clôture a été installée en Belgique en septembre créant une zone dans laquelle le débardage, la chasse et les balades ont été interdits. Mais deux nouveaux cas ont été détectés le 9 janvier sur des sangliers en Belgique, hors de cette clôture obligeant les responsables français de la cellule de crise porcine (créée en janvier 2019) à installer une seconde clôture de 70 km entre les Ardennes et la Meurthe-et-Moselle. Une zone blanche dans laquelle des battues seront organisées. Alors comment s'organisent les éleveurs de porcs de Alsace? On vous dit tout.

 
Observé de près par les 70 éleveurs de porcs en Alsace, le virus les force encore davantage à prendre toutes les précautions nécessaires. Nous avons contacté Jean Kauffmann, éleveur de porcs et responsable de la section porcine FDSEA du Bas-Rhin. Selon lui, "toutes les mesures ont été prises dans nos élevages de la région pour faire entrer le moins de monde possible au sein des exploitations. De même pour les véhicules."


Quelles seraient les répercussions de cette fièvre sur la filiaire?

Face à l'épidémie, il est tout d'abord important de préciser que le virus n'est pas une menace pour notre santé. "Il ne se transmet qu'entre sangliers et cochons et la viande est tout à fait comestible", confirme Jean Kauffmann.

L'impact serait d'ordre économique. "Si un seul cas de fièvre porcine africaine devait être localisé chez nous, nos frontières seraient fermées", ce qui signifie que les 10% de viande exportée (majoritairement en Asie) ne le seraient plus. Une incapacité à exporter qui engendrerait un effondrement des prix.

Pour Jean Kauffmann, c'est sûr cette épidémie causerait de gros problèmes économiques. En effet, depuis que la fièvre a été découverte en Belgique, le prix de la viande a chuté de 22 cents le kilo. Si un tel scénario devait se produire en Alsace, Jean Kauffmann estime que les pertes pourraient se chiffrer à 40.000 euros.


Que peut-on faire?

Le virus de la fièvre porcine africaine voyage depuis des années (il est resté limité à l'Afrique jusqu'en 1957), mais c'est la première fois qu'il est aussi proche de nos élevages. "Une formation sur les normes de sécurité est en cours" nous précise Jean Kauffmann et des clôtures supplémentaires encerclent les élevages pour éviter tout contact avec les sangliers qui véhiculent la maladie. Alors qu'il n'existe ni vaccin, ni traitement les scientifiques tentent de comprendre pourquoi et comment cette maladie mortelle persiste chez le sanglier et comment en limiter la circulation.

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