Longtemps soupçonné d'avoir participé au crime de Cyril et Alexandre, Henri Leclaire attaque l'État pour les erreurs judiciaires "qui lui ont gâché sa vie".
Trois mois après la condamnation à perpetuité de Francis Heaulme en mai dernier, Henri Leclaire demande des comptes à la justice.Pendant près de trente ans, le sexagénaire a été soupçonné d'avoir participé aux meurtres de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, retrouvés inertes au pied d'un talus de la voie ferrée à Montigny-lès-Metz, leurs crânes fracassés à coups de pierres.
Lui-même avait avoué les faits le 10 décembre 1986 avant de se rétracter.
28 ans plus tard, même si Francis Heaulme l'a accusé en pleine audience en 2014, Henri Leclaire n'a pas donné d'éléments assez fiables à la barre du tribunal, ce qui a mené au report du procès.
Il est finalement mis hors de cause par un non lieu de la Cour de Cassation en janvier dernier.
#ProcesHeaulme Heaulme (voix chevrotante) : j’ai vu Henri Leclaire qui descendait du talus. Il avait du sang sur le T-shirt, le pantalon.
— Charlotte Piret (@ChPiret) 1 avril 2014
"Une multiude d'erreurs judiciaires ont gâché sa vie"
assure maître Thomas Hellenbrand, l'avocat d'Henri Leclaire à nos confrères du Républicain Lorrain. Aujourd'hui, son client demande réparation pour ces aléas judiciaires qui ont marqué les trente dernières années de sa vie.L'avocat a lancé une procédure en responsabilité contre les dysfonctionnements des services judiciaires.
Selon lui, ce raisonnement erroné des magistrats relève d'une totale méconnaissance du déroulement d'une garde à vue à l'époque des faits.
Ce vice de procédure pourrait coûter cher à l'État.