REPLAY. Elections départementales 2021 : Haute-Marne, les trois choses à retenir du débat

Dans le cadre des prochaines élections départementales des 20 et 27 juin prochains, quatre candidats haut-marnais ont débattu lundi 14 juin sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne. Voici les trois moments forts d'un débat à retrouver en intégralité à la fin de cet article.

Ils sont quatre autour de Nicole Fachet qui présente ce débat : Nicolas Lacroix (LR), président sortant du Conseil Départemental, qui est candidat dans le canton de Bologne, Martine Roussel (SE), qui se présente dans le canton Saint-Dizier 2, Nicole Samour (PS), candidat pour le canton de Saint-Dizier 1, et Daniel Tixier (RN), qui brigue le canton de Poissons.

L'attractivité, la désertification médicale et la question du nucléaire et de l'environnement ont permis aux candidats de confronter leurs points de vue.

 

1. L'attractivité

Depuis 50 ans, le département perd des habitants. Comment inverser la tendance ? Pour le président sortant, Nicolas Lacroix (LR), "un ensemble de politiques ont été mises en place, depuis trois ans, santé, éducation, économie, tourisme. On souhaite agir sur tous les leviers, il n'y a pas de recette unique. On se donne dix ans pour inverser la courbe". Une campagne de promotion du département de 500.000 euros a été menée. "On cible la région parisienne", a indiqué Nicolas Lacroix.

Pour Nicole Samour (PS), sauf pour le Grand Est et Paris, "en Haute-Marne, ces dépenses ont été inutiles. Il faut travailler sur la proximité des services, écoles, transports, santé, services publics de proximité, avec de l'humain".

"La fibre est incontournable", a souligné Nicolas Lacroix (LR). "Toutes les communes, tous les foyers seront équipés d'ici 2022. Pour le téléphone mobile, nous avons été département pilote au début. Aujourd'hui, on travaille à la 4 et la 5G".

Martine Roussel (SE) estime, pour sa part, que "beaucoup reste encore à faire. Nous avons beaucoup de richesses, comme les forêts, que touristes et habitants ne connaissent pas. Nous avons également beaucoup d'emplois perdus. Je suis attachée au travail manuel". Faire connaître l'apprentissage, dès la 6ème, "pour que les jeunes puissent se diriger vers des entreprises artisanales. Il y a des écoles méconnues par les jeunes. Il faut attirer de l'extérieur et maintenir la jeunesse, ou qu'elle revienne, après ses études".

Nicolas Lacroix (LR) a alors indiqué que la collectivité accueillait des apprentis, pour les garder, dans le département. Nicole Samour (PS) a précisé que des formations mériteraient une campagne de promotion. "Tout le monde veut faire un master. Je me bats pour l'apprentissage et l'alternance. Nous avons pendant longtemps été leader, pour la fibre optique. Ce n'est plus le cas. J'ai hâte de voir la fibre. On voit des villages qui manquent de raccordement".

Le président sortant du Conseil Départemental, Nicolas Lacroix (LR) a alors précisé, "on a vu passer les autoroutes, mais l'opérateur qui doit intervenir, manque de main-d'œuvre".
 

2. La désertification médicale

Pour le Rassemblement National, Daniel Tixier a dénoncé le manque d'anticipation. "Il y a dix ans, avec l'âge des médecins, on savait bien que ça arriverait. Il faut aller les chercher dans les facultés de médecine". Déclarant que "les jeunes médecins ont une crainte, dans les villages, ne pas avoir de service d'urgence de proximité. Il faut faire voir les avantages financiers à venir s'installer, en Haute-Marne."

Nicolas Lacroix (LR) pense que ceux qui peuvent convaincre de venir s'installer, ce sont les médecins eux-mêmes. "Le vrai problème, c'est l'hôpital". "C'est fondamental de parler des hôpitaux" a alors déclaré Nicole Samour (PS), "mais les jeunes médecins veulent être en cabinet. Toutes les solutions sont bonnes à prendre. C'est une aberration de fondre le Centre Hospitalier Haut-Marnais, (des hôpitaux psychiatriques de proximité de Chaumont, Langres et Saint-Dizier) avec l'hôpital Nord de Saint-Dizier". Martine Roussel (SE), elle aussi, s'est déclarée hostile à cette fusion. "Les médecins n'ont jamais été entendus".

Nicolas Lacroix (LR) s'est dit inquiet pour le territoire de santé de Chaumont. "Il faut un territoire médical, attractif. C'est le point de départ".

Enfin, pour Daniel Tixier (RN), "il faut parler des patients. Quand on leur demande où ils vont aller se faire opérer, ils répondent Dijon ou Reims. A Chaumont, bientôt, 8.000 personnes seront sans médecin. Il faut aller chercher des médecins de ville, chaque année. On aurait dû le faire, il y a dix ans. Il faut prendre les idées, même si elles viennent de l'opposition".

Nicolas Lacroix qui partage le diagnostic, a mis en avant des solutions : travailler sur la télémédecine, salarier des médecins pour les Ehpad, attribuer des bourses aux étudiants qui s'engagent à venir exercer dans le département, et prochainement, mettre en service deux cabinets médicaux mobiles.
 

3. Nucléaire et environnement

D'entrée, Nicole Samour (PS), s'est déclarée hostile à l'enfouissement des déchets et au stockage des déchets goudronnés. "Ça ne veut pas dire que nous sommes contre le laboratoire, mais il faut chercher dans toutes les directions." Avec les 28 millions du Groupement d'Intérêt Public, destinés notamment au développement économique, "on aurait pu installer des guichets pour la population, mettre de l'humain, pour assister les gens".

Martine Roussel (SE) a souligné la nécessité de maintenir des services publics en zone rurale et d'ouvrir des bureaux, dans les mairies, pour les personnes privées de numérique. Daniel Tixier (RN), lui, ne s'est pas déclaré hostile au nucléaire. "Pour l'enfouissement, il faut que toutes les précautions soient requises, pour être assuré que cela ne pose pas de problème, pour l'avenir".

Martine Roussel (SE), considère que le nucléaire est propre, mais pas l'enfouissement. "On n'a pas de quoi dire, dans le temps, si c'est fiable".

Sur la question d'Unitech, une laverie dédiée aux vêtements portés dans les activités nucléaires, Nicolas Lacroix (LR), qui a dit non au projet, a regretté de ne pas avoir été soutenu. Nicole Samour (PS) a indiqué qu'il avait eu raison de s'y opposer.

Enfin, l'éolien inquiète, par son développement, Daniel Tixier (RN). "Il faut le stopper. Cela gâche le paysage. On va détruire nos paysages". Martine Roussel estime pour sa part que le parc est déjà à saturation. Elle a dénoncé les nuisances, pour la santé, et le coût du démantèlement. Nicole Samour (PS) a plaidé pour une parcimonie. "Le parc est suffisant. Ce n'est pas si horrible que ça, dans une immense plaine. Les agriculteurs ne peuvent être contre, car ils touchent de l'argent". Martine Roussel (SE) a alors rappelé que Langres n'a pas été classée, au patrimoine mondiale de l'UNESCO, à cause des éoliennes. "On se tire une balle dans le pied".
 

Les premières décisions

Nicolas Lacroix (LR) entend continuer à servir avec passion, accompagner les plus fragiles et les porteurs de projet.

Nicole Samour (PS), veut réconcilier les habitants du département avec le Conseil Départemental, revoir des guichets uniques pour les laissés-pour-compte, demander un audit sur le projet "Animal Explora".

Daniel Tixier (RN) veut mettre en avant le numérique, munir toutes les communes de sites et mettre les jeunes dans la boucle. "Il faut des ambassadeurs de haut niveau pour délocaliser en Haute-Marne. Les affiches ne suffisent pas."

Enfin, Martine Roussel (SE), si elle était élue à la tête du département, a souligné que ce serait une première pour une femme. Elle souhaite un audit, "pour ce dont nous avons besoin. Nous sommes là pour transmettre pour les jeunes", a-t-elle conclu.
 

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