Elections départementales 2021 : les 5 choses à savoir sur la Haute-Marne

A l'occasion des élections départementales 2021, nous vous proposons de mieux connaître vos départements et l'action du conseil départemental sur votre quotidien. Zoom sur la Haute-Marne, où l'enjeu a été d'équiper le territoire sur le plan numérique et de développer le tourisme vert.

Présidé par Nicolas Lacroix (LR), le département de la Haute-Marne compte 17 cantons et 34 élus pour 173.041 habitants. Au quatrième trimestre 2020, le taux de chômage y était de 6,7%. C'est le territoire le moins peuplé du Grand Est. Essentiellement rural, il perd des habitants depuis des années. Pourtant, en pleine crise sanitaire, il peut attirer des télétravailleurs grâce à un réseau informatique performant. 
 

De la fibre partout

La Haute-Marne mise sur son équipement numérique pour attirer de nouveaux habitants et freiner la baisse démographique. Elle a investi pour que chaque maison soit reliée à la fibre. Avec l'aide du GIP, le Groupement d'Intérêt Public, créé pour compenser la gestion des déchets nucléaires, elle a pu payer les 100 euros exigés par maison reliée. L'ensemble du département devrait être complètement équipé fin 2022.

Un choix qui s'avère aujourd'hui très pertinent. Avec la crise sanitaire et le développement du télétravail, beaucoup de personnes veulent quitter les grandes métropoles et aller habiter dans des villes moyennes ou même à la campagne. A la première question que posent les télétravailleurs, "Disposez-vous d'un réseau numérique performant? Pourra-t-on travailler dans de bonnes conditions?" La Haute-Marne peut répondre "Oui".

C'est donc le moment ou jamais de devenir une destination prisée. Les maisons n'y sont pas chères et séduisent des acquéreurs d'autres départements et même de Paris. Reste qu'un effort important doit encore être fait pour supprimer les zones blanches en téléphonie mobile. Comme dans beaucoup de départements ruraux, l'amélioration des réseaux téléphoniques est une priorité.

 

Retenir ses jeunes

Garder ses jeunes est un défi. Beaucoup partent faire leurs études hors du département, à Dijon, Nancy, Reims ou Paris et ne reviennent pas. Tous les présidents qui se sont succédés à la tête du département ont tenté de trouver la ou les solutions pour freiner la baisse démographique, or aucun jusqu'à présent n'a réussi à inverser la tendance.

Conséquence de ce départ des jeunes, le département peine à trouver une main-d'oeuvre qualifiée. Pour la garder ou l'attirer, il n'hésite pas à payer davantage qu'ailleurs et le fait savoir. Il recherche de jeunes talents, et accepte volontiers les stagiaires, ce qui est l'un des meilleurs moyens de les convaincre de rester travailler sur place.


Les cantines consomment local

Dans les cantines des collèges de Haute-Marne, les élèves mangent local grâce à une plateforme originale Agrilocal 52, qui met en lien les collectivités et les producteurs. "Le département a proposé de nous référencer sur la plateforme. Nous avons bien sûr accepté puisque nous privilégions la consommation locale", explique Hippolyte Babouard, éleveur de volailles à Leuchey, membre d'un groupement de producteurs depuis 2005. Le fonctionnement est finalement assez simple. "Telle collectivité demande un produit pour une date. Elle lance un appel d'offre. Les produits doivent être locaux, bio et frais. On peut définir la distance à laquelle on peut aller. Moi, j'ai mis 40 kilomètres, ce qui fait que mes déplacements sont courts. Parfois, on tue les poulets le lundi et on les fournit le mardi. Moi, je me charge de l'abattage, de la préparation et de la livraison. Je fais tout. La seule difficulté, c'est les quantités. Quand on vous commande une grande quantité de boeufs bourguignons le matin, c'est facile, mais pour une cinquantaine de rosbeef, c'est plus difficile. Mais globalement, c'est très bien. On peut écouler une partie de notre production exédentaire que l'on ne pourrait pas vendre autrement."

Membre de la Confédération Paysanne, il soutient ce projet. "C'est un modèle viable à diffuser plus largement. L'agriculture est allée trop loin dans l'industrie. Il faut assurer localement la transformation des produits. C'est extraordinaire que les enfants mangent les produits de gens qu'ils connaissent."

Pour favoriser encore cette consommation locale, un nouvel abattoir doit voir le jour en 2022 à Chaumont. Il doit remplacer l'actuelle structure devenue obsolète. A la clé, plusieurs centaines d'emplois. Le département va porter ce projet qui permettra de privilégier la consommation de viandes locales. Des négociations sont en cours.

 

Tourisme vert

Le tourisme vert est un atout majeur de la Haute-Marne. Le département le dit et l'affiche régulièrement à Paris, sur les bus, le métro et à la gare de l'Est: "La Haute-Marne respire et inspire". Le département vante ainsi la qualité de vie qu'il peut offrir aux Franciliens.

Premier atout, le Parc National, que la Haute-Marne partage avec la Côte d'Or. Créé fin 2019, il englobe des forêts exceptionnelles, des marais et des espèces animales variées, ainsi que des vestiges patrimoniaux. L'objectif est d'en faire un parc vivant, ouvert aux touristes mais aussi aux scientifiques.


Second atout, le lac du Der, partagé avec le département de la Marne, lieu de nature sauvage et préservé où l'on peut admirer les grues cendrées, des oiseaux migrateurs dont l'envol ravit les amoureux de la nature. Le lac du Der est leur principal site de stationnement en Europe.

Troisième site d'exception, Animal Explora, projet imaginé il y a une vingtaine d'années mais qui n'a jamais vu le jour. Il est relancé et devrait aboutir. Situé à Chateauvillain, il proposera une immersion dans la nature et la flore. 
 

Palestra et Mémorial De Gaulle

Impossible aujourd'hui de satisfaire des habitants sans une offre culturelle de qualité. L'offre va s'étoffer et se diversifier.

Le complexe Palestra ouvrira en septembre 2021 à Chaumont. Un projet de 35 millions d'euros, cofinancé par les collectivités locales, le GIP et la région. Le département a apporté 2,7 millions d'euros. Très attendu par le public, il sera à la fois centre aquatique, salle de sports et salle de spectacles. Il accueillera les joueurs du CVB 52. Un plus pour le club de volley-ball qui était contraint, ces deux dernières années, de jouer ses matchs de ligue des champions à Reims. "Le club pourra jouer devant son public. Les gens ont hâte de voir ce genre de matchs ici", a déclaré le capitaine du CVB 52, Baptiste Geiler.


Plus que jamais et en dépit de difficultés financières liées à une baisse de la fréquentation, le mémorial Charles de Gaulle, à Colombey-les-Deux-Eglises, reste l'un des fleurons de la Haute-Marne, financé par la fondation Charles-de-Gaulle et le département. Pour relancer son activité, l'accent sera mis sur les conférences, à la fois grand public, et scientifiques. Par ailleurs, la famille du général de Gaulle a décidé de s'impliquer dans les activités du musée, notamment son petit-fils Yves, fils de l'amiral Philippe de Gaulle. Il a vécu à la Boisserie et veut partager avec le public les souvenirs qui y sont rattachés.
 

La Haute-Marne mise plus que jamais sur le tourisme vert et son équipement numérique pour attirer des vacanciers et séduire des télétravailleurs. Son réseau routier maintenu à 90 km/h lui permettra-t-il de rester dans la course?

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