Depuis le 14 décembre, des gilets jaunes belges et français bloquaient partiellement la frontière ardennaise

Depuis une semaine, des gilets jaunes belges et français bloquaient en partie la frontière franco-belge, entre Gué-d'Hossus, côté français, et Brûly, côté belge. Un "poste frontière" qui laissait passer les voitures mais bloquait les camions. Les gilets jaunes ont été délogés ce jeudi soir.

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L'objectif était clairement annoncé par les gilets jaunes belges et français qui bloquaient partiellement la frontière : s'en prendre aux grands donneurs d'ordre qui font l'économie européenne. Au niveau de Gué d'Hossus, côté français, et de Brûly, côté belge, des drapeaux des deux pays avaient donc été installés aux abords du barrage routier mis en place pour l'occasion. A la frontière, des barricades avaient même été érigées pour repousser les camions, quelque soit leur provenance et obliger les chauffeurs à faire demi-tour. 

Ce jeudi matin 20 décembre, une quinzaine de gilets jaunes, majoritairement des Belges, occupaient donc encore les lieux avec des revendications bien précises : 

"On bloque pour contester toutes les taxes que l'on nous met sur le dos., le fait qu'on nous rend la vie vraiment difficile. On n'est pas là non plus pour embêter le monde, ce qu'on veut avoir, nous, c'est un impact sur l'économie, et pas sur les gens euc-mêmes", explique Noël, un gilet jaune belge.


Le mouvement sur ce site était une initiative belge au départ. Mais il avait été renforcé depuis quelques jours par des gilets jaunes français. Brandon vient de Monthermé dans les Ardennes. Il a la même motivation que ces collègues de l'autre côté de la frontière : freiner un peu l'économie européenne. "Je ne suis pas pour le blocage à la base, mais je vais au plus près faire ce que je peux. C'est en montrant qu'on est là qu'on avancera peut-être. [...] Ce ne sont pas vraiement les routiers que l'on bloque, ce sont surtout les entreprises qui sont derrière. C'est pour faire reculer l'économie au maximum, même si ce n'est pas grand chose et qu'ils vont devoir faire un détour, c'est quand même ça de pris". 

Les chauffeurs routiers étaient peu à se plaindre de la situation et acceptaient pour la plupart de faire demi-tour. Certains apportaient même leur soutien aux gilets jaunes, tout comme certains automobilistes. C'est le cas notamment de Pierre,  un retraité ardennais :

"C'est la seule solution qu'on a pour pouvoir nous faire entendre. Ils font la sourde oreille. On vous donne 100 euros d'une main pour en reprendre 200-300 de l'autre. Faut être logique ! Même la police n'arrive pas manger !"


Les gilets jaunes de ce site se voulaient pacifiques et ouverts au dialogue. Ils laissaient donc passer les voitures, mais aussi les urgences, les convois exceptionnels et les camions transportant des produits pharmaceutiques ou des animaux vivants. Pour les autres transporteurs, il fallait s'attendre à un détour d'une vingtaine de kilomètres. 

Pour les gilets jaunes de la frontière ardennaise, cette journée de mobilisation était la dernière : vers 17 heures, le site a été évacué par les forces de l'ordre belges et françaises. Un délogement qui s'est effectué en présence de camions-pompe et de lances à eau.
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